La confusion règne encore autour de l’organisation de la fête du Canada 2025. Alors qu’une transition est entamée depuis 2024 pour donner les rênes de l’événement à la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCIHR), le Comité Fêtons le Canada a lui aussi fait des démarches pour tenir les festivités.
Les élus municipaux devront à nouveau voter une résolution autorisant le Comité Fêtons le Canada, qui a organisé la fête du Canada du 1er juillet pendant 23 ans, à prendre en charge les festivités de cette année. La mairesse Andrée Bouchard a appliqué son droit de veto sur la résolution, adoptée à la dernière séance du conseil municipal.
Des documents rendus publics, qui incluent un courriel envoyé à Joseph Khoury, président du Comité Fêtons le Canada, montrent que les parties avaient entamé le processus de passation de l’organisation de la fête. Un contrat de trois ans a été signé entre la Ville et la CCIHR pour que cette dernière organise les prochaines éditions de la fête du Canada.
C’est cependant le Comité Fêtons le Canada qui a obtenu la subvention de 45 000 $ octroyée par Patrimoine Canada pour 2025. De son côté, la CCIHR a reçu une aide financière de la Ville ainsi que son autorisation pour tenir des feux d’artifice le 30 juin, journée choisie par la CCIHR pour célébrer la fête.
La raison principale évoquée par la Ville pour écarter le Comité Fêtons le Canada est le non-respect de l’entente signée entre les partis. Une note de service émise par la directrice générale adjointe de la Ville, Brigitte Cérat, en mai 2025, dévoile que le Comité omettait depuis 2015 d’engager une agence de sécurité pendant l’événement. L’organisme manquait aux exigences minimales de redditions de compte.
La note de service précise aussi que le président du Comité aurait fait preuve de manque de respect envers des employés de la Ville. « Pour les raisons évoquées ci-haut, malgré l’obtention d’une subvention de 45 000 $ de la part de Patrimoine Canada, je ne peux recommander de soutenir un événement organisé par ce promoteur », conclut Brigitte Cérat.
Veto
Le 27 mai, les conseillers municipaux ont toutefois adopté la résolution permettant au Comité Fêtons le Canada de tenir sa propre fête. Marianne Lambert avait enregistré sa dissidence.
« Moi, je jugeais que les conseillers et conseillères n’avaient pas eu le temps de lire l’ensemble de la documentation », justifie Andrée Bouchard, qui a opposé son veto. Selon elle, les manquements en sécurité et en transparence de l’organisme responsable sont évidents dans les documents rendus publics.
La Ville aurait par ailleurs dépensé plus de 50 000 $ l’année dernière pour compenser les manquements du Comité. Celui-ci avait la charge de l’organisation du spectacle. Selon ses dires, la Ville a déboursé 25 000 $ en travaux publics pour l’installation de bollards, entre autres, ainsi qu’environ 12 500 $ pour une agence de sécurité privée.
« Ce que je questionne, à ce moment-ci, c’est le processus d’attribution de subventions de Patrimoine Canada », avance la mairesse Andrée Bouchard. Elle affirme que l’organisation fédérale avait été informée du changement de mandataire.
Réactions
De son côté, Joseph Khoury confirme avoir déposé une demande de subvention et l’avoir reçue. Après la fréquentation importante de la fête du Canada l’année dernière, il a voulu continuer pour une dernière année, de façon à célébrer le 25e anniversaire du Comité Fêtons le Canada.
« J’ai déposé un formulaire pour notre 25e anniversaire. On ne peut pas jeter un comité comme une bouteille d’eau dans l’océan », défend-il. Il affirme que cette édition sera sa dernière.
Quant aux affirmations de la Ville sur des manquements à la sécurité, il s’agit pour lui d’une « fausseté absolue ». « En 23 ans, on n’a jamais eu de problème. On a même eu des félicitations de la police », soutient Joseph Khoury.
