Emplois d’été: une année difficile pour les jeunes d’ici

Tristan Côté

tcote@canadafrancais.com

Emplois d’été: une année difficile pour les jeunes d’ici
La directrice générale de Carrefour Jeunesse-Emploi - Iberville/St-Jean, Martine Roy. (Photo : (Photo Gracieuseté - Archives - Le Canada Français))

Les jeunes de 15 à 19 ans du territoire doivent travailler plus fort que jamais cette année pour se dénicher un emploi d’été… sans aucune garantie d’embauche, a fait savoir la directrice générale de Carrefour Jeunesse-Emploi – Iberville/St-Jean, Martine Roy. La situation économique actuelle ainsi que le manque de création d’emplois en sont les principales causes.

Pourtant, certains adolescents ont tout fait pour mettre les chances de leur côté : envoyer des curriculum vitae à l’avance, dès le mois de février, et en déposer dans plusieurs entreprises.

Selon Mme Roy, préparer toutes ces choses n’est plus suffisant aujourd’hui et elle admet que ça en prend plus. «  Pour mieux étoffer une candidature de nos jours, écrire une lettre de motivation est une mesure fortement recommandée. […] Les employeurs reçoivent plus de CV que dans les dernières années et la sélection est donc plus mince. […] C’est également important de faire un suivi avec l’employeur à propos de notre candidature, donc les jeunes ne doivent pas se gêner pour le contacter [l’employeur].  »

La directrice générale de Carrefour Jeunesse-Emploi – Iberville/St-Jean va même plus loin encore : mettre absolument toutes les expériences de l’adolescent. «  L’époque du CV sur une seule page est révolue. Oui, on peut encore procéder de cette manière, mais on a observé que ça ne dérangeait plus les entreprises de recevoir des CV de deux pages et ça commence à être un peu plus recommandé  », a-t-elle admis.

Les expériences d’emploi sont bien précieuses. Certaines entreprises préfèrent voir un jeune qui est resté longtemps dans une compagnie, alors que d’autres aiment mieux plusieurs types d’emplois étudiants, différents les uns des autres. C’est cependant la deuxième option qui est plus populaire aujourd’hui, a fait valoir Martine Roy. Elle affirme que cela permet aux jeunes «  de clarifier leur choix de carrière pour l’avenir  ».

Mieux avant ou aujourd’hui ?

Le Canada Français a tenté de trouver des données sur le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 19 ans dans la région de la Montérégie. Malheureusement, les derniers chiffres remontent à 2023, soit près de deux ans avant la mise en place des tarifs douaniers américains. Toutefois, au niveau provincial, le taux de chômage pour cette tranche d’âge est de 17 % cette année.

Si on exclut la période de la pandémie de COVID-19, le pourcentage le plus élevé depuis que des données sont comptabilisées, soit en 1976, a été près de 32 % en novembre 1996. À cette époque, le Québec sortait de la récession, qui avait eu lieu entre 1990 et 1992, mais un ralentissement économique important est survenu par la suite, entre 1995 et 1996.

Cela s’explique par la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis à ce moment-là, qui ont mené à trois événements : le ralentissement des investissements, la stagnation du produit intérieur brut (PIB) et la crise du peso mexicain. La grève de l’industrie automobile en Ontario avait également eu des impacts ici.

Sur le territoire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Mme Roy note que, durant la dernière décennie en excluant la pandémie de COVID-19, un adolescent «  pouvait facilement se trouver un emploi  » et «  commencer dès le lendemain de l’embauche  », mais «  ce n’est plus tellement le cas  » aujourd’hui.

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