Déstigmatiser la dépendance chez les jeunes grâce à l’art

Daniela Vargas Rojas drojas@canadafrancais.com

Déstigmatiser la dépendance chez les jeunes grâce à l’art
Mélissa Fitzgerald et Sandra-Lee Phoenix posent devant des oeuvres réalisés par des élèves. (Photo : (Photo Le Canada Français - Kim Valiquette))

L’alcool, la drogue, les réseaux sociaux, la vapoteuse, les jeux vidéos, le sexe, entre autres, font partie de la longue liste des dépendances. Des élèves de quatrième et cinquième secondaire de la polyvalente Chanoine-Armand-Racicot ont créé soixante toiles qui sont exposées au Café d’Armand jusqu’au 20 juin. Mélissa Fitzgerald, intervenante sociale en toxicomanie et dépendances, et Sandra-Lee Phoenix, enseignante en arts plastiques, estiment que le projet Expression dépendances est un pas de plus vers la sensibilisation et la déstigmatisation des dépendances.

Des élèves de quatrième et cinquième secondaire de la polyvalente Chanoine-Armand-Racicot avaient quatre mois pour créer une toile au sujet des problèmes de dépendances qui pouvaient, de près ou de loin, toucher les jeunes.

« C’est ma première année comme intervenante ici. Je suis allée au bureau de Mme Phoenix pour lui proposer le projet. Elle a trouvé que c’était une excellente idée qui allait permettre aux élèves de laisser une trace dans l’école et sensibiliser en même temps les plus jeunes. En tout, 115 élèves ont participé, dont tous les élèves de cinquième secondaire et quelques élèves qui ont le cours d’art à option », explique Mme Fitzgerald.

Déroulement

Dans un premier temps, Melissa Fitzgerald, a visité les classes d’art pour présenter le projet et faire un exposé au sujet des dépendances. Les deux instigatrices du projet ont accompagné les élèves dans une démarche d’art-thérapie.

« Le but avec ce projet est de faire de la prévention et de donner une chance aux élèves de s’exprimer malgré la lourdeur du sujet. On a laissé beaucoup de liberté dans la création. On ne voulait pas que les élèves soient censurés. Les dépendances restent un fléau dans nos écoles secondaires. Il y en a beaucoup, donc ça les touche au quotidien. Ils se sont sentis interpellés tout de suite. On a réussi à aller dans l’authenticité et l’humanité », relate Sandra-Lee Phoenix.

Le service en toxicomanie et dépendances est également resté à l’affût lors de la réalisation du projet. Certains élèves sont même allés consulter l’intervenante pendant le processus de création. « Avec l’approche de Mme Fitzgerald, on voulait laisser les élèves s’exprimer autrement. Ce n’est pas facile de rentrer dans un bureau et dire que j’ai un problème. Pour certains élèves, ça leur a permis d’exprimer des choses dont ils n’avaient jamais osé parler. C’est positif de les voir évoluer dans la démarche », ajoute Mme Phoenix.

Conscientiser

Les deux instigatrices sont d’avis que ce projet a aidé les élèves et la communauté étudiante à briser des stigmates et des tabous. Les élèves étaient très enthousiastes à l’idée d’exposer dans l’école, mais également à l’extérieur de l’école. Pour eux, il s’agit d’une occasion de participer au mouvement de conscientisation.

« Nos élèves finissants vont forger notre société de demain. Ils sont fiers de savoir que ces peintures vont avoir une incidence sur les plus jeunes. Grâce à ce projet, les jeunes échangent entre eux. De plus en plus de jeunes sont confrontés aux problématiques. Il est important de conscientiser les jeunes dès le premier cycle et de commencer à les conscientiser petit à petit pour qu’ils soient informés sur la réalité. Notre job est d’éduquer et de faire de la prévention. Ce projet est la preuve que les jeunes consultent et cherchent de l’aide », conclut l’intervenante.

Le projet Expression dépendances sera également exposé par l’organisme Action dépendances et par la coopérative créative ART[O] en novembre.

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