Plus de 80 travailleuses de la Garderie Frisbi et Compagnie, du CPE Les Poussineaux, du CPE O Mille Ballons et du CPE La P’tite Caboche, tous dans le Haut-Richelieu, observent une journée de grève le jeudi 23 janvier. Après environ un an de négociations, les travailleuses déclenchent une première journée de grève de cinq jours, un mandat qui a été voté par les 12 000 membres du syndicat de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN.
« Notre convention collective est échue depuis le 31 mars 2023, donc on est présentement environ à 22 mois d’une convention non signée. La négociation dure depuis un an. Ça traîne. Ce qu’on demande, c’est d’avoir une charge de travail moins lourde et une augmentation de salaire juste », mentionne Nadia Vallée, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs en petite enfance de la Montérégie-CSN.
Salaire
La présidente du syndicat de la Montérégie affirme que le salaire offert aux éducatrices n’est pas suffisant pour attirer les nouvelles diplômées de Techniques d’éducation à l’enfance et ainsi combler la pénurie de main-d’œuvre. Au bas de l’échelle salariale, le tarif horaire est de 20 $ ou 21 $.
« Je suis au top de l’échelon, je suis payé à 30 $ de l’heure et ça fait 22 ans que je suis là. Alors que, par exemple, les techniciennes en service de garde scolaire gagnent 35 $ de l’heure au plus haut échelon. Le ministère offre actuellement au secteur public 17,4 %, mais ce pourcentage ne comble pas le rattrapage qu’on demande. C’est dur de donner un chiffre. C’est sûr qu’on a besoin de plus », ajoute Nadia Vallée.
En Montérégie, le FSSS-CNS représente 51 CPE, dont quatre se situent dans le Haut-Richelieu. Les quatre CPE de la région comptent un total de neuf installations et près de 80 travailleuses. Selon Mme Vallée, parmi les installations le plus grandes, il y a la Garderie Frisbi et Compagnie qui a une moyenne de 80 enfants, mais d’autres CPE comme La P’tite Caboche peuvent avoir des installations avec seulement 30 enfants.
Besoins particuliers
La présidente du syndicat affirme qu’avec les années, les garderies reçoivent plus d’enfants avec des besoins particuliers. Les éducatrices nécessitent plus d’aide afin d’offrir des services individuels à certains enfants.
« Je suis aussi éducatrice. Quand j’ai commencé en 2001, je pouvais avoir un ou deux enfants à besoins particuliers par installation, maintenant, on a un ou deux enfants à besoins particuliers par groupe. La charge de travail est plus lourde. Avec la pénurie de main-d’œuvre, on n’a pas d’éducatrices qui peuvent venir en appui à l’éducatrice qui est titulaire de groupe. Si l’éducatrice se trouve avec un groupe de 4 ans avec 10 enfants, dont trois avec des besoins particuliers, elle ne pourra pas donner assez de temps pour aider l’enfant à évoluer au même niveau que les autres », lance-t-elle.
Le syndicat demande au gouvernement de bonifier le montant qui est investi pour aider les éducatrices. Également, il demande d’offrir plus de mesures incitatives aux nouvelles éducatrices pour avoir un plus haut taux de rétention.
« Je ne sais pas si vous avez pu voir les études, il n’y a plus personne qui va en Techniques d’éducation à l’enfance. On ne peut pas ouvrir d’autres CPE, on n’a pas la main-d’œuvre suffisante. Les listes d’attente sont longues. On est prêts à négocier, mais le ministère nous niaise. On a un beau réseau, mais on n’en prend pas soin. On devrait, car ça permet à beaucoup de femmes d’aller sur le marché du travail », conclut la présidente.
Les quelque 1900 membres du syndicat des travailleuses et travailleurs en petite enfance de la Montérégie – CNS se rassemblera à Brossard le 23 janvier.