Des proches invités à réclamer des cendres d’une vingtaine de défunts

David Fillion

dfillion@canadafrancais.com

Des proches invités à réclamer des cendres d’une vingtaine de défunts
La compagnie qui a acheté l'établissement de Mont-Saint-Grégoire n'œuvre pas dans les services funèbres. (Photo : (Photo: Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

Le Centre funéraire Oligny & Desrochers de Mont-Saint-Grégoire est le troisième bâtiment de l’entreprise qui est vendu dans la région, car la compagnie cesse l’exploitation de ses activités. Dans le contexte de la fermeture, les cendres des défunts qui n’ont pas été réclamées par des proches au fil des ans seront inhumées si personne ne vient les récupérer d’ici le 31 janvier.

Le propriétaire de la compagnie, Yvon Desrochers, souhaitait mettre la clef sous la porte et vendre ses actifs, mais il est décédé le 10 mai 2024, avant de pouvoir mener à terme l’entièreté des procédures.

Deux bâtiments gérés par M. Desrochers ont déjà fermé et ont été vendus, à Saint-Jean-sur-Richelieu. L’établissement restant, à Mont-Saint-Grégoire, est aussi à vendre, mais les cendres d’une vingtaine de défunts qui n’ont pas été réclamées au fil du temps y sont encore entreposées.

« M. Desrochers était en affaires à Saint-Jean depuis 1978. Certaines des cendres n’ont pas de date, mais on a les noms. On doit essayer de retrouver les familles. Si ce n’est pas possible, on va procéder à l’inhumation des cendres qui n’ont pas été réclamées », explique Philippe Lasnier, administrateur du salon funéraire.

M. Lasnier mentionne que le centre répond ainsi à des obligations légales. De plus, le tout est fait comme l’aurait souhaité M. Desrochers, soit « de façon à conserver respect et dignité envers les défunts ».

Procédures

Un exploitant de salon funéraire peut garder des cendres qui n’ont pas été réclamées, mais rien ne l’oblige à faire cet effort sur une longue période, comme l’a fait M. Desrochers. Légalement, les salons peuvent se départir des cendres non réclamées un an suivant la crémation.

Selon la Loi sur les activités funéraires, les salons funéraires qui cessent leurs activités doivent utiliser des moyens raisonnables pour communiquer avec les proches des défunts dont les cendres n’ont pas été récupérées. Si personne ne vient réclamer les cendres, elles « doivent être déposées dans un cimetière ou doivent être remises à un autre exploitant de columbarium aux frais de l’exploitant de columbarium ayant cessé ses activités », stipule la loi.

Dans le cas présent, si les cendres de certains défunts ne sont pas réclamées, « on va placer les urnes qui subsistent dans un petit cercueil, qui était un cercueil d’enfant que M. Desrochers avait encore en inventaire. Le cercueil sera inhumé au Cimetière de Mont-Saint-Grégoire et les noms des défunts qui seront inhumés vont être inscrits au registre des sépultures du cimetière », explique M. Lasnier.

Tous les détails qui concernent les décès ou les défunts que détient le Centre funéraire Oligny & Desrochers se trouveront également au registre des sépultures. 

Dans un avis public publié dans nos pages la semaine dernière, 24 familles étaient recherchées. Au moment d’aller sous presse mercredi, cinq s’étaient manifestées pour récupérer les cendres d’un proche. Les personnes qui souhaitent récupérer les cendres d’un défunt peuvent communiquer avec Philippe Lasnier au 450 347-1299 avant le 31 janvier. 

Fermeture

En 2015, Le Canada Français avait rencontré M. Desrochers pour souligner le fait que l’entreprise créée par ses parents avait atteint le cap des 100 ans d’existence et que le domaine des services funéraires n’avait pas vraiment changé au fil du temps.

M. Lasnier mentionne qu’avant le décès de M. Desrochers, aucun de ses proches n’avait démontré d’intérêt à reprendre le legs entrepreneurial, ce qui avait incité l’homme à entreprendre les démarches pour fermer boutique et vendre ses avoirs.

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