Les Johannais Léa Levesque Jean, Andréa Collette, Julie Brosseau et Jonathan Boucher-Syrie partagent tous quelque chose en commun : ils ont fait la route jusqu’à Toronto pour vivre la frénésie du passage en sol canadien de la chanteuse pop au succès planétaire Taylor Swift. Bien qu’ils l’ont vécu d’une manière différente, ces admirateurs s’entendent pour dire que cette expérience a été inoubliable.
La chanteuse, qui célébrera ses 35 ans le 13 décembre, a foulé le Rogers Center six soirs entre le 14 et le 23 novembre. La tournée de 152 spectacles répartis dans 53 villes et 14 pays constitue la plus lucrative dans l’histoire de l’industrie musicale avec des revenus dépassant le milliard de dollars.
La folle course aux billets
Étant donné l’ampleur de la demande, l’achat de billets pour assister à ce spectacle durant plus de 3h45 était assez complexe. La mise en vente des places pour les concerts à Toronto a eu lieu à l’été 2023. Les clients devaient recevoir un code pour avoir accès à une file d’attente, qui ne garantissait même pas une place.
Résultat, malgré plusieurs tentatives, les Swifties johannais avec qui Le Canada Français s’est entretenu n’ont pu avoir de billets lors de cette vente. Ils se sont donc rabattus sur les drops, ce qui signifie des ventes non annoncées de places libérées quelques jours avant les représentations.
Prix exorbitants
« Honnêtement, j’avais fait mon deuil de cette tournée jusqu’à ce qu’une amie me dise qu’elle a été capable, pendant un drop, d’avoir deux billets dans une nouvelle section éloignée au parterre en admission générale debout. Les files d’attente pour les billets en admission générale étaient divisées par section. On n’a pas attendu trop longtemps et on a été capable d’être proche de la grille », raconte Léa Levesque Jean, qui a assisté au spectacle du 16 novembre. Celle qui s’est inspirée de l’album pop rock Reputation pour concevoir son habillement de la soirée a payé son billet 440$.
Andréa Collette n’a malheureusement pas eu autant de chance. Elle s’est déplacée avec une amie à Toronto sans avoir de billets. « Je me promenais autour du stade avec mon portable. Je consultais plusieurs groupes privés sur les réseaux sociaux, dont Taylor Swift Québec, pour essayer d’avoir un code. Malheureusement, chaque fois que je réussissais à avoir des billets sur Ticketmaster, le site avait des problèmes techniques et je ne pouvais terminer les transactions », admet celle qui était prête à payer un billet 3500$ situé très loin du parterre.
Dans un mélange de frustration et de déception, elle déplore le fait que des gens revendaient des billets jusqu’à 13 000$. Il était impossible d’avoir accès à la salle 30 minutes après le début du concert, ce qui faisait en sorte que des sièges étaient laissés vacants alors que plusieurs admirateurs se tenaient à l’entrée de l’aréna, le cœur en miettes.
Hébergement
Si les Swifties d’ici ont fait le voyage en auto, ils n’ont pas tous logé dans les mêmes hôtels et les mêmes villes. Les hébergements des villes plus éloignées du Rogers Center étaient plus abordables et faciles d’accès grâce au transport en commun.
Plusieurs hôtels, dont le Marriott Bonvoy, permettaient à des gens qui n’étaient pas des clients de leur établissement de contempler leurs décorations à l’effigie de la chanteuse.
Jonathan Boucher-Syrie et Julie Brosseau, qui ont vu un des tout premiers spectacles de la tournée à Foxborough, ont été contents de pouvoir être témoins de l’évolution du spectacle. C’est grâce à des amis qu’ils ont pu avoir cette chance. Leur emplacement dans la salle permettait de mieux voir l’ensemble de la scène, notamment les impressionnantes projections au sol.
« C’est étrange, mais malgré son succès, Taylor Swift est encore une artiste sous- évaluée à cause des gens qui la jugent sans prendre le temps d’écouter ses paroles. Pourtant, tout le monde peut s’identifier à au moins une de ses chansons qui sont construites comme de petits films. Sur scène, elle est très généreuse et professionnelle », déclare le tandem.