La députée de Saint-Jean Christine Normandin a été désignée leader parlementaire du Bloc québécois lors du premier caucus du parti. Forte de son expérience de deux mandats comme leader parlementaire adjointe, elle voit l’attribution de ce nouveau rôle comme une « marque de confiance ».
« Yves-François (Blanchet) m’a appelée le lendemain de l’élection pour me demander si j’étais intéressée. Sur le coup, c’est… On prend un grand respir, puis on dit oui. Ça va être un beau défi », croit la députée de Saint-Jean.
Son prédécesseur au poste de leader parlementaire, soit l’ex-député de La Prairie, Alain Therrien, n’a pas été réélu le 28 avril. Christine Normandin a donc eu l’occasion de réfléchir à la possibilité de le remplacer avant l’offre formelle. « Sur le coup, ça te surprend quand même », confie-t-elle.
Plus de responsabilités
Le rôle du leader parlementaire s’apparente à être le « bras droit » du chef du parti en ce qui touche aux négociations avec les autres partis et à la stratégie utilisée en chambre. La préparation des caucus hebdomadaires et des périodes de questions quotidiennes, les discussions avec le chef et la gestion de la tenue des membres en chambre font partie des tâches du leader.
« J’avais déjà du plaisir comme leader adjointe avec le rôle que j’avais, à faire partie indirectement des décisions. Là, je vais avoir l’opportunité de l’être davantage, d’avoir plus de proximité avec le chef, plus de proximité avec les décideurs des autres partis, être vraiment au premier plan de ce qui se passe pour notre formation politique », décrit Christine Normandin.
Par la bande, la députée obtient le mandat de siéger à un comité supplémentaire, soit le comité de la procédure, qui touche aux sujets liés au fonctionnement de la démocratie et de la Chambre des communes. La loi électorale et le financement des partis sont des exemples de dossiers traités par ce comité.
Ce nouveau poste n’aura pas d’impact sur sa présence dans la circonscription de Saint-Jean, affirme la députée. Les tâches associées au rôle de leader s’effectueront pendant les semaines désignées à Ottawa et par l’entremise d’appels téléphoniques ou de rencontres à distance.
Un côté humain
Par définition, le poste de leader parlementaire comporte un aspect plus social. Mme Normandin devra, par exemple, faire pratiquer les orateurs du Bloc québécois avant une intervention en chambre.
Elle représentera aussi le reste de son parti dans des négociations impliquant les leaders des autres formations politiques. « Je vais fort probablement avoir Andrew Scheer en speed dial », lance la députée.
Avec deux mandats comme leader adjointe, elle croit s’être bâti une réputation et être considérée comme étant une personne « parlable », mais aussi une députée qui respecte ses engagements.
« J’aime travailler dans la collégialité, affirme Christine Normandin. Il faut être ferme quand on est leader parce qu’on négocie avec des gains qu’on veut faire, mais je ne suis pas quelqu’un de frontal, je ne suis pas dans l’ultra-partisanerie. Je pense que ça devient un atout pour moi dans ce rôle-là ».