Lors de son récent passage en France, le premier ministre François Legault a présenté le partenariat entre le groupe Cambli, basé à Saint-Jean-sur-Richelieu, et la Française Soframe, filiale du groupe Lohr. Dans un contexte écono- mique incertain, marqué par la hausse des droits de douane par le président américain Donald Trump, M. Legault a annoncé la création et le maintien de 50 emplois à l’usine de Cambli, située sur la rue Saint-Louis.
Le premier ministre François Legault s’est rendu du 13 au 16 juin en France dans le cadre d’une importante mission économique afin notamment de développer des partenariats dans le secteur de l’aérospatiale et de la défense. Quelques jours plus tôt, c’est son homologue fédéral Mark Carney qui annonçait vouloir atteindre la cible de 2% du PIB en dépenses militaires.
À cette occasion, le groupe Cambli, entreprise familiale johannaise bien connue dans le milieu de la défense pour son produit phare, le camion blindé BlackWolf, a consolidé son entente stratégique avec Soframe, qui fabrique aussi des véhicules militaires.
« Nous pourrons répondre à davantage d’appels d’offres sur le sol français et les remporter avec ce partenariat », indique Véronique Tougas, présidente-directrice générale (PDG) de Cambli, le plus grand fabricant de véhicules blindés en Amérique du Nord.
Le groupe a approché Soframe dans le cadre d’un événement en sol français, fin 2023. « On a discuté ensemble de la possibilité de distribuer notre camion BlackWolf en France et cette entreprise s’est montrée intéressée par notre initiative », explique Mme Tougas. Le BlackWolf a d’ailleurs été mis à l’essai par le RAID, une unité d’intervention spécialisée de la police nationale en France, dans le cadre des derniers Jeux olympiques de Paris.
Une manne pour l’emploi
Un premier contrat, qui représente plusieurs dizaines de millions de dollars sur trois ans, a été conclu par les deux entreprises dans le cadre d’un programme canadien de défense pour l’assemblage de plus de 1000 plateformes destinées à des véhicules militaires spécialisés.
C’est ce contrat qui permettra de maintenir 20 emplois et de créer 30 postes qualifiés à notre usine de Saint-Jean-sur-Richelieu dans les secteurs de la fabrication, de l’ingénierie et de l’assemblage, précise Véronique Tougas.
« Nous aurons besoin d’ingénieurs, de concepteurs, d’assembleurs et de soudeurs. On entrera en production l’année prochaine, donc les offres d’emploi n’ont, pour l’instant, pas été publiées. Nous sommes encore dans une année de prototypes », ajoute la PDG.
Partenariats Québec-France
« Des partenariats comme celui-là, c’est exactement ce qu’on veut pour renforcer les liens économiques entre nos deux nations, travailler ensemble pour remporter des appels d’offres des deux côtés de l’Atlantique et offrir des emplois industriels payants, en France et au Québec, a twitté François Legault sur son compte X, le 13 juin. Cette annonce le démontre bien : l’alliance économique entre la France et le Québec a un potentiel énorme. »
Soutenue activement par le gouvernement du Québec, cette entente s’inscrit dans une stratégie de diversification de Cambli qui bénéficie d’ailleurs de l’accompagnement d’Investissement Québec International. L’entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu emploie plus de 150 personnes spécialisées dans le développement de véhicules blindés, de protection et de défense.
