20% des entreprises exportent majoritairement aux États-Unis

David Fillion

dfillion@canadafrancais.com

20% des entreprises exportent majoritairement aux États-Unis
Sur la photo: Daniel Dubois, Sophie Latour, Mirette Tiani, Carole Cardinal, Andrée Bouchard, Michel Milot, Mathieu Jeanneau, Patrick Vincent et Joane Saulnier. (Photo : (Photo Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

Le président américain Donald Trump n’a pas fait marche arrière comme plusieurs l’espéraient et a mis en place des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits canadiens qui sont exportés vers les États-Unis, et de 10 % sur l’énergie. Au moment d’aller sous presse mercredi, seul le secteur automobile avait obtenu un sursis de 30 jours. La situation entraîne de l’incertitude chez plusieurs entrepreneurs du Haut-Richelieu, notamment parce que 20 % des entreprises manufacturières exportent majoritairement au sud de la frontière. Des mesures se mettent toutefois en place sur divers fronts, notamment dans la région.

Selon les chiffres que NexDev | Développement économique Haut-Richelieu a obtenus auprès de 69 entreprises qu’elle a sondées en février, pour 20 % de celles-ci, ce sont plus de 70 % de leurs exportations qui se dirigent vers les États-Unis. Dans ces 69 entreprises, il y aurait aussi 1507 emplois reliés à l’exportation vers nos voisins du Sud. La majorité des répondants craignent un impact sur leurs profits si les tarifs sont maintenus pendant six mois.

Ce sondage a été réalisé par la cellule stratégique qui s’est rapidement formée dans le Haut-Richelieu pour accompagner les entreprises locales à faire face aux tarifs douaniers. NexDev a été désigné pour être en quelque sorte le point de chute où les entrepreneurs peuvent se référer. Pour l’instant, la cellule stratégique a identifié quatre axes principaux pour venir en aide aux entreprises.

« Il y a tout ce qui a rapport à la diversification des marchés, la productivité, les chaînes d’approvisionnement, et il y a l’aspect de l’achat local. Notre plan d’action est bâti sur ces quatre axes-là. Évidemment, là-dedans, il y a des mesures qui sont locales, mais il y a aussi ce que les gouvernements annoncent comme nouveautés et ce qui existe déjà », souligne Carole Cardinal, directrice générale chez NexDev.

Mme Cardinal explique que toutes les entreprises qui cherchent de l’aide seront prises en charge et obtiendront un soutien personnalisé. En fonction de leurs besoins précis, elles pourront ensuite être redirigées vers les mesures ou services appropriés, comme vers Investissement Québec, le Centre d’aide aux entreprises Haute-Montérégie ou la Banque de développement du Canada, par exemple.

Réponse

Du côté de la cellule stratégique, on dit être prêt à créer de nouveaux maillons entre les entreprises locales afin de dynamiser le Haut-Richelieu et de diriger son écosystème économique vers une pérennité.

« Parce qu’on est proches, parce qu’on a tissé des liens avec les industriels, on connaît les gens. Ils nous ont partagé leur vécu au-delà des statistiques. On a pu catégoriser et faire un portrait assez bien défini des possibles impacts pour la région, et les impacts dans chacune des entreprises. Comme ça, chaque fois qu’il y a une ressource, un programme ou une initiative, on est capable de s’assurer que les acteurs qui ont l’enjeu spécifique soient au courant », détaille Mme Cardinal.

Riposte

Le Canada a déjà mis en place sa riposte aux tarifs de l’administration Trump par des contre-tarifs de 25 % sur 155 milliards de dollars de produits américains. D’abord, ces contre-tarifs seront appliqués sur 30 milliards de dollars, puis sur 125 milliards de dollars dans quelques semaines.

Au Québec, le gouvernement a plutôt décidé de miser sur le financement et l’accompagnement des entreprises. Le premier ministre François Legault a notamment présenté le programme Frontière, qui vise les entreprises exportatrices du secteur manufacturier ou d’un secteur primaire dont le chiffre d’affaires est affecté de façon importante par les tarifs douaniers américains. Un prêt maximal de 50 M$ pourra être obtenu.

Face à « cette attaque injustifiée, on doit garder la tête froide. On ne va pas se laisser faire. On ne va pas se laisser intimider », a déclaré François Legault lors d’un point de presse le 4 mars.

Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a laissé entendre qu’il pourrait y avoir un compromis ou un apaisement des tarifs, mais le président Trump n’a pas encore fait savoir s’il souhaitait aller en ce sens, sauf l’annonce liée au secteur automobile.

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