Une usine de 10M$ à l’arrêt, faute de travailleurs

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Par Stéphanie MacFarlane

Les effets de la rareté de la main-d’oeuvre prennent tout leur sens chez Soleno. L’entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu ne peut faire fonctionner sa nouvelle usine, construite au coût de 10 M$, par manque d’employés. Une réalité qui comporte plusieurs conséquences.

Baptisée VPR (pour valorisation des plastiques résiduels), la nouvelle usine de Soleno n’est pas opérationnelle. « Elle ne fonctionne pas du tout. Si j’avais une vingtaine de personnes de plus, je pourrais l’opérer», indique Alain Poirier, le président de Soleno.

L’usine située sur la rue Joseph-Oscar-Lévesque dans le parc industriel d’Iberville n’a fonctionné qu’environ 160 heures pour effectuer des tests de production. Cette décision d’arrêter les opérations a été prise dans le but de réattribuer la main-d’œuvre dans l’usine de production de la route 133 afin de répondre à la demande du marché, entre autres.

Soleno, qui compte 500 employés, en recherche actuellement 50. « Au printemps, il nous en manquait 70», illustre M. Poirier. « On sent que c’est un peu moins difficile pour recruter des gens, mais c’est encore extrêmement difficile », enchaîne Alain Poirier.

Conséquences

Le non-fonctionnement de cette usine construite en 2019 et en 2020 a plusieurs conséquences pour l’entreprise johannaise. « Ça nous prive d’améliorer nos coûts parce que le but est de les améliorer. Ça fait mal du côté économique. On doit la rembourser, mais on n’en tire pas de revenus », poursuit Alain Poirier.

L’usine VPR a été construite pour réunir différents plastiques recyclés afin de fournir la matière première servant à la fabrication des conduites produites par Soleno. Cette dernière a développé une nouvelle technologie qui lui permet d’amalgamer toutes les sortes de plastique résiduel pour les recycler. Le fait qu’elle ne fonctionne pas l’empêche de déployer cette innovation et complique « énormément » les opérations. « On doit trouver le plastique qu’on n’est pas capable de faire», explique M. Poirier.

Solutions

Soleno recherche des gens qui ont des aptitudes manuelles et des connaissances d’opérateurs. Alain Poirier fonde un peu d’espoir sur l’annonce de la hausse de 10 à 20 % du nombre maximal de travailleurs étrangers temporaires (TET) que peuvent accueillir les entreprises. En août dernier, les gouvernements fédéral et provincial ont annoncé ce projet pilote à propos duquel M. Poirier attend plus de détails.

Cela lui permettrait de doubler le nombre de TET qu’il accueille actuellement. « Ce qui ferait bien mon affaire », enchaîne Alain Poirier. Ce dernier évalue aussi la possibilité d’embaucher des employés ayant des limitations fonctionnelles. L’entreprise, qui en accueille 65 à sa division Soleno Recyclage à Yamachiche, possède déjà l’expérience.

Haut-Richelieu

Soleno n’est pas la seule entreprise à avoir de la difficulté à recruter des travailleurs. Le Canada Français n’a pu mettre la main sur le nombre de postes vacants total dans le Haut-Richelieu. Toutefois, nombreuses sont les entreprises en quête d’employés dans la région. En témoignent les affiches « Nous embauchons » visibles devant plusieurs entreprises de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Rheinmetall Canada, dont l’équipe est composée d’environ 400 personnes, recherche une soixantaine de travailleurs supplémentaires. Logistik Unicorp, qui compte quelque 300 employés à Saint-Jean, cherche actuellement neuf manutentionnaires et cinq employés de bureau.

Certaines mettent en œuvre diverses stratégies de recrutement. Chez Delta Star, située dans le parc industriel d’Iberville, 16 personnes sont recherchées pour compléter l’équipe de 140 employés. L’entreprise a récemment haussé les salaires de 20 %. À son arrivée en poste, un opérateur gagne désormais 24$. Prérequis? Détenir un diplôme d’études secondaires, être manuel et vouloir œuvrer dans un environnement manufacturier. Chez Solva-Rec, une prime à l’embauche de 2000 $ est offerte.

Postes vacants

Au Québec, 194145 postes étaient vacants au deuxième trimestre de 2021, selon Statistique Canada. Il y en avait 146 865 au trimestre précédent. En Montérégie, au deuxième trimestre de 2021, il y avait 30 755 postes vacants, d’après le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS). Au premier trimestre, ce nombre se situait plutôt à 22 350.

Et la situation risque de s’aggraver. Toujours selon le MTESS, le nombre de postes à pourvoir de 2019 à 2023 en Montérégie est évalué à 146 800. Les trois quarts (76,8%), soit 112 700 postes, le seront à la suite de départs à la retraite.

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Tchouta
Tchouta
2 années

Salut a tous, je suis camerounais âge de 32 ans ayant une expérience dans le secteur industriel. La gestion des déchets plastiques est le thème de mon mémoire de fin d’etude de master. Je maîtrise très bien ce domaine. J’aimerai bien entrer en contact avec les responsable l’entreprise SOLENO afin de compléter leur effectif.

Samir
Samir
2 années

Bonjour je me permets de vous proposer mon Cv pour un eventeul poste de travaille chez vous

christiane
christiane
2 années

quand vous avez de bon employé et qu ils font un petite erreur de parcours vous devriez leurs laisser une chance au lieu de les congédier une maman que son fils a perdue son emploi

Farida
Farida
1 année

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