Vincent Boucher, 27 ans, a été déclaré coupable du meurtre au premier degré de Laurie Anne Grenier survenu le 15 décembre 2018, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Le jury n’a mis que quatre heures et demie pour en arriver à un verdict jeudi après-midi. Le juge Marc-André Blanchard a condamné l’accusé à la détention à perpétuité, sans possibilité de libération avant 25 ans.
Me Martin Bourgeois, procureur de la poursuite, a dit être content pour la famille de la victime qui peut entreprendre son deuil après deux ans et demi de procédures judiciaires.
Mère
Danielle Quin, la mère de la victime, a pris la parole devant la cour. Elle s’est adressée directement à l’accusé lui disant que sa fille était tout son univers. «Vincent, avec ton geste t’as enlevé le soleil de ma vie. T’as brisé le cœur de toute une famille aimante et sans compter la peine à ta famille, ta mère, ton père à qui tu as sûrement déchiré le cœur.».
«Laurie Anne était une boule d’amour. (,,,) Aujourd’hui il m’est encore plus difficile de faire confiance à l’être humain et à la vie», a ajouté de son côté Gwendoline Ferland, la sœur de la victime.
Accusé
L’accusé a voulu présenter ses excuses à la famille. «Il y a rien qui je vais vous dire qui peut vous la ramener», a-t-il dit promettant de tout faire pour changer et aider des jeunes qui ont des problèmes.
«Je suis responsable de mon geste. C’est pas juste la drogue. Mais je vous jure que si je n’avais pas été sur le Rivotril, je suis pas mal sûr que je ne me serai pas rendu là.»
Il a répété qu’il était désolé et comprendre que la famille lui en veuille à mort. «Je demande pardon à Dieu chaque jour. Je crois beaucoup en Dieu» ajoutant qu’il avait ouvert un groupe de prières en prison.
Des paroles qui n’ont pas convaincu la famille de la victime de sa sincérité. La mère, Mme Quin, est alors intervenue tout en s’avançant vers le juge. «Quand il va la lire sa bible, (….) il faut avoir l’intelligence pour la mettre en application et je lui souhaite d’apprendre ça, mais tout le reste, je n’y crois rien. Peut-être dans 25 ans, si Dieu me prête vie jusque-là, peut-être je pourrais peut-être croire qu’il pourrait être retourné à la société et être une personne pas dangereuse. J’en ai assez entendu, ça fait 30 mois que je le vis», a-t-elle poursuivi.
Boucher a alors interrompu la mère disant qu’il n’avait pas le goût de se faire planter et s’est mis à crier «Fuck la société. Le pardon, ça n’existe pas? Tirez-moi. Je peux pas la ramener. J’ai un 25 ans, Fuck you hostie de société sale, on m’a jamais compris anyway, ça va toujours finir de même. Fuck votre justice». Boucher a été amené vers le quartier cellulaire.
Pour la famille, la vraie nature de Boucher est apparue. La mère a dit qu’elle pouvait imaginer ce que sa fille avait pu vivre le soir du drame.
Drame
Boucher admettait avoir causé la mort de la femme. Il a fait plusieurs aveux aux policiers et reconnaissait avoir tué la victime, mais il se déclarait non coupable à l’accusation de meurtre au premier degré.
La poursuite a plaidé que le crime avait été prémédité. Boucher a élaboré son plan alors que la soirée tournait mal avec la victime. L’accusé voulait être rassuré que Laurie Anne ne l’avait pas trompé avec un certain Charles à qui il tenait à parler. Elle refusait et ne se calmait pas. Il était en colère. Il l’a maîtrisée pour reprendre son cellulaire et ne pas courir le risque qu’elle appelle la police.
Il lui a tranché la gorge. Comme elle ne mourait pas assez vite, il aurait tenté de l’étrangler et il l’a poignardée au thorax à de très multiples reprises. Boucher a raconté qu’il avait voulu se suicider, mais n’avait pas réussi.
