Boucher a avoué avoir tué la victime aux policiers qui l’arrêtent

Par Louise Bédard
Boucher a avoué avoir tué la victime aux policiers qui l’arrêtent
Vincent Boucher, accusé de meurtre, subit son procès au palais de justice de Saint-Jean. (Photo : Le Canada Français)

Vincent Boucher a affirmé à de multiples reprises avoir tué Laurie Anne Grenier aux policiers qui ont procédé à son arrestation à Sainte-Adèle, le soir du 15 décembre 2018.

Le jeune homme de 27 ans subit depuis lundi son procès devant jury sous une accusation de meurtre au premier degré. Il est accusé d’avoir causé la mort de la jeune femme, le 15 décembre 2018, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Selon la preuve présentée, les événements se sont produits dans le logement du couple au 104, rue Bouthillier Nord.

L’agent Philippe-Olivier Tancrède, de la Sûreté du Québec, a témoigné jeudi après-midi au procès. À la suite d’une demande d’assistance des policiers de Saint-Jean, l’agent et d’autres confrères se sont rendus à proximité d’un dépanneur Couche-Tard, à Sainte-Adèle, d’où le suspect avait fait un appel à sa mère qui a contacté la police.

Arrestation

Après quelques recherches dans les environs, les policiers aperçoivent l’individu à l’extérieur du supermarché IGA, sur le boulevard Sainte-Adèle. L’homme correspond à la description donnée.

À l’approche des policiers, Boucher a les mains dans les airs. L’agent Tancrède et son confrère Lapierre dégainent leur pistolet à impulsion électrique (Taser) et le mettent en joue. L’agent Lapierre ordonne à Boucher de garder ses mains à vue et de se coucher au sol. D’autres policiers viennent les rejoindre. Les menottes sont passées à Boucher qui est mis en état d’arrestation. Ses droits constitutionnels lui sont donnés. Il est environ 19 heures.

Fouille

Le policier Tancrède a indiqué que l’individu ne lui paraissait pas intoxiqué, ni dans un état second. Boucher a commencé à faire des déclarations sans que des questions lui soient posées. Jamais il n’avait vu une telle machine à paroles lors d’une arrestation, a mentionné le policier.

Lors d’une fouille sommaire, les policiers ont trouvé sur Boucher un petit marteau et un tournevis ayant tous les deux une substance rougeâtre.

Aveux

Durant la fouille, Boucher dit: «Je l’ai tuée. Je n’avais pas le choix. (..) On était gelé tous les deux.» Il répète que c’est lui qui l’a tuée et qu’il y a des circonstances qu’il expliquera à son avocat. «Je vais faire 25 ans. Je pensais jamais me ramasser avec un meurtre sur ma blonde. J’ai pas eu le choix. J’ai pas eu le choix», répétait Boucher. Le policier Tancrède a dit qu’il était impossible de tout noter ce que disait Boucher.

Quand le policier Lapierre lit à Boucher et demande ce qu’il a compris, le jeune homme répond: «Si j’avais fait un vol qualifié, je fermerais ma gueule. Mais là, je l’ai tué. Dans les circonstances, j’avais pas le choix, je l’ai tuée. Je regrette ce que j’ai fait, mais je l’ai fait.»

Au poste de police, il fait encore des déclarations spontanées: «Pourquoi vous avez pas sortis les guns? Je voulais me faire tirer. Le teaser, c’est une invention de tapettes.»

En attendant l’appel de son avocat, il ajoute: «J’ai pas mangé depuis 4 jours. J’étais sur le Crystal meth. Vie de chienne. J’ai un service à vous demander: Pouvez-vous appeler ma mère? Dans les circonstances, c’était je la tuais ou elle me tuait ou je faisais 12 mois pour des hosties de menteries. J’ai pas nettoyé aucune scène, mais j’ai flushé mon cel, Je suis pas un cave. Je suis toxicomane. C’est une toxicomane. Elle m’a dit qu’elle m’avait trompé.»

L’individu se lève. Le policier Tancrède constate que le suspect a une lacération au cou. D’autres blessures, celles-là superficielles, seront observées par la suite sur le suspect. «Je lui ai mis mon chapelet dans le cou. Je lui ai dit que j’étais désolé, mais que je lui avais donné plusieurs avertissements», a aussi dit Boucher.

Le témoignage du policier se poursuivra vendredi matin.

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