Le Vaisseau, une clinique mobile de pédiatrie sociale unique au Québec

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Par Valerie Legault
Le Vaisseau, une clinique mobile de pédiatrie sociale unique au Québec
Erik Christensen, directeur général de la clinique de pédiatrie sociale. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Le Vaisseau de la clinique de pédiatrie sociale L’Étoile est prêt pour son décollage. La clinique mobile se déploiera à Lacolle dès le mois d’avril. Elle déménagera ensuite ses pénates dans le Vieux-Iberville, puis à Saint-Georges-de-Clarenceville.

Le Vaisseau est temporairement posé dans le stationnement du Centre culturel Fernand-Charest, sur la rue Mercier. Difficile de manquer cet autobus scolaire converti en clinique de pédiatrie sociale.

Erik Christensen, directeur général de L’Étoile, nous accueille à l’intérieur. Le Vaisseau porte bien son nom. Ses nombreux compartiments rappellent ceux que l’on retrouve dans la carlingue d’un avion.

Le patron de la clinique n’est pas peu fier du produit fini, un projet qu’il a piloté de A à Z. «Je crois très fermement qu’il peut faire des petits, dit-il. Des cliniques de pédiatrie sociale en Gaspésie et dans Brome-Missisquoi le regardent avec beaucoup d’intérêt. Je veux leur dire qu’avec 250 000$, ils peuvent l’avoir, leur autobus. Avec une campagne majeure, c’est faisable.»

On peut admirer le Vaisseau dans le stationnement du Centre culturel Fernand Charest. Il est prêt pour son décollage en direction de Lacolle, au mois d’avril.

200 enfants
L’objectif de la clinique mobile consiste à rejoindre 200 enfants de plus dans toute la MRC du Haut-Richelieu. Première destination: Lacolle, où L’Étoile «apprivoise» une vingtaine de familles depuis deux ans.

Les écoles, les centres de la petite enfance et les organismes communautaires sont les mieux placés pour lui référer des familles. D’où l’importance d’entretenir des liens avec eux. «Dans chaque zone où nous irons, nous allons trouver une vulnérabilité différente. Nous ciblerons trois ou quatre municipalités par année.

Entre chacune de nos escales de trois semaines, il va falloir un suivi des familles chez nos partenaires. Ils sont hyper importants», souligne M. Christensen.

Le visuel attrayant du Vaisseau, à l’intérieur comme à l’extérieur, a pour but de rendre l’expérience de la pédiatrie sociale la plus agréable possible. «Il faut que les enfants soient dans un environnement où ils se sentent bien. J’ai hâte de voir leurs réactions! Je suis certain que le Vaisseau aura un impact positif sur eux.

Entrer dans une clinique médicale peut être une expérience stressante. L’autobus va briser cet aspect menaçant, car il y a quelque chose qui fait enfant en partant. C’est pour cette raison que nous avons choisi de convertir un autobus scolaire plutôt qu’un camion ou un véhicule récréatif», explique le directeur général de L’Étoile.

Deux sections
L’habitacle est divisé en deux sections. Pour l’instant, une seule famille à la fois peut y entrer en raison des consignes sanitaires. La partie arrière est celle qui s’apparente le plus à une clinique. On y trouve une table d’examen ainsi que tout le matériel nécessaire pour réaliser la rencontre d’évaluation et d’orientation.

Celle-ci se déroule toujours en présence des familles et des proches avec lesquels ils ont de forts liens. «On dit que ça prend un village pour élever un enfant. Nos rencontres sont basées sur cette philosophie», rappelle le directeur général de L’Étoile.

L’avant de l’autobus est réservé au volet psychosocial des rendez-vous. Les parents pourront s’y déposer pour parler avec leur intervenante pendant que leurs enfants, par exemple, s’amusent à l’extérieur. «On va travailler beaucoup dehors aussi. C’est une autre forme de pédiatrie sociale et on va en tirer avantage grâce au Vaisseau», croit-il. Des heures du conte et des ateliers de musique composeront notamment la programmation en plein air.

Autonome
L’autonomie énergétique est une autre caractéristique du Vaisseau. Le véhicule pourra fonctionner autant l’été que l’hiver. L’équipe de la clinique y tient des consultations en ce moment avant son départ pour Lacolle. Des batteries et des panneaux solaires fournissent l’énergie nécessaire pour chauffer ou climatiser l’habitacle.

L’Étoile a déjà commencé à tâter le terrain pour installer son Vaisseau dans le Vieux-Iberville. La réalité des familles vulnérables est semblable à celle vécue dans le Vieux-Saint-Jean, selon M. Christensen. Saint-Georges-de-Clarenceville sera la troisième et dernière destination de l’année, à l’automne.

Dons majeurs
La réalisation du Vaisseau a été rendue possible grâce à plusieurs partenaires majeurs. La MRC du Haut Richelieu, en collaboration avec le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, a versé 360 000$ à L’Étoile. Les Caisses Desjardins du Haut Richelieu, des Seigneuries de la Frontière ont pour leur part offert un montant de 125 000$. Le club Richelieu de Saint-Jean a remis une contribution équivalente de 125 000$.

L’Étoile a quant à elle réservé 250 000$ pour sa clinique mobile. «Ce qui est important maintenant, c’est la pérennité du projet. Les Johannais ne doivent pas nous oublier et continuer de supporter la mission de L’Étoile et celle du Vaisseau», espère Erik Christensen.

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