Des terrains industriels pour à peine cinq à sept ans

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Par Stéphanie MacFarlane
Des terrains industriels pour à peine cinq à sept ans
Des quelque 1,75 million de pieds carrés disponibles, 1,4 million sont concentrés dans le secteur de la rue Gaudette et du prolongement de la rue Pierre-Caisse. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

La réserve foncière de terrains industriels municipaux fond pratiquement comme neige au soleil. Environ 1,75 million de pieds carrés sont disponibles sur le territoire de Saint-Jean-sur-Richelieu. Quelque 300 000 pieds carrés sont développés chaque année. À ce rythme, les superficies disponibles seraient épuisées d’ici cinq à sept ans.

«On n’est pas très riche en terrains industriels. On sait qu’on va arriver dans un mur bientôt», expose Patrick Alarie. Le président de NexDev | Développement économique Haut-Richelieu indique qu’il s’agit d’une «préoccupation hautement importante» pour le conseil d’administration.

«On est mandaté par la MRC pour faire le développement économique, mais on a les mains attachées parce que les parcs industriels relèvent de la Ville. Ce sont eux qui sont mandatés pour offrir ces terrains», poursuit M. Alarie, précisant qu’il y a de l’écoute au volet administratif de la Ville.

La Division Développement commercial et service aux entreprises (DDCSE) dit se pencher sur différentes options pour soutenir le développement des entreprises. «C’est une préoccupation constante qu’on a depuis plusieurs années parce que la réserve foncière diminue», souligne la chef de la DDCSE, Sophie Latour.

Espaces disponibles
Des quelque 1,75 million de pieds carrés disponibles, 1,4 million sont concentrés dans le secteur de la rue Gaudette et du prolongement de la rue Pierre-Caisse. L’automne dernier, deux terrains totalisant 215 773 pieds carrés y ont été vendus.

L’autre portion disponible, soit environ 350 000 pieds carrés divisés en trois lots, se situe à Iberville. Ce parc industriel présente des défis techniques liés à la capacité portante du sol. Cela force les entreprises qui s’y installent à mettre des pieux et à effectuer des aménagements au niveau de la dalle, occasionnant des coûts additionnels. «Au début, personne ne voulait y aller parce que c’était plus dispendieux y construire. On a gardé les prix bas. Aujourd’hui, le parc industriel d’Iberville est presque complet», souligne Sophie Latour.

Selon les projets, de 250 000 à 300 000 pieds carrés de terrains industriels sont consommés annuellement sur le territoire johannais, précise Mme Latour.

Patrick Alarie, président de NexDev | Développement économique Haut-Richelieu, est d’avis qu’on va arriver dans un mur bientôt.

Conséquences
Le manque de terrains industriels pourrait avoir des conséquences, notamment en ce qui a trait à la rétention des entreprises. «Si on comble ce qu’il nous reste, on n’aura plus rien à offrir aux entreprises. NexDev a le mandat de l’incubateur. Ce sont des entreprises en démarrage. Quand elles vont être capables de voler de leurs propres ailes, où va-t-on les installer? Il faut être capable d’offrir des facilités pour les garder ici. Ce serait plate qu’on les aide à croître et qu’elles aillent ailleurs parce qu’on n’a plus de terrain», relève Patrick Alarie.

Des entreprises d’ici qui souhaitent agrandir font également face à des défis. «Il y a des cas où il faut leur dire qu’on n’a rien pour elles. C’est plate. Je ne parle même pas d’attirer de nouvelles entreprises. Ça se pourrait que nos entreprises n’aient plus de place pour croître», poursuit M. Alarie.

Valorisation
La valorisation de terrains existants appartenant à des propriétaires privés est une possibilité. «On est rendu à regarder pour agrandir par en dedans», illustre Patrick Alarie.

Une option qui ne s’annonce pas si simple. «On n’a pas de contrôle sur ce que la Ville fait et elle ne contrôle pas ce que les propriétaires privés vont en faire. Ce n’est pas demain matin qu’on va annoncer de nouveaux terrains», poursuit-il.

«Ça fait longtemps que c’est dans les cartons, enchaîne Sophie Latour. Il faut qu’on s’y attaque avec un plan de match mieux défini.» Elle précise que ces propriétés privées sont, par exemple, des terrains résiduels non développés et qui représentent une réserve de développement à long terme pour leur propriétaire.

Des superficies disponibles dans la zone aéroportuaire pourraient également être mises à disposition pour le développement industriel léger. Les élus municipaux doivent se positionner à ce sujet.

Prix de vente
En janvier, le prix des ventes des terrains industriels de Saint-Jean a été revu à la hausse par la Ville. La diminution de la réserve foncière, la rareté des terrains industriels prêts à construire dans la grande région métropolitaine et la localisation avantageuse figuraient parmi les considérants.

Dans le parc de Saint-Luc, le prix au pied carré est passé de 1,30$ à 2,60$, tandis que le prix à Iberville augmente de 0,25$ du pied carré pour se fixer à 1$. Ces prix n’avaient pas été révisés depuis une quinzaine d’années. Francis Granger, conseiller au développement économique chez NexDev, souligne qu’une mise à jour était nécessaire puisque les prix de vente étaient en deçà du marché.

Celui dont le rôle est d’accompagner les entreprises dans leur projet souligne que le coût n’a jamais été un problème lors du processus d’acquisition d’un terrain. La localisation et la disponibilité sont les principaux enjeux. «Les demandes pour des terrains industriels ont augmenté de façon exponentielle. Et ça ne vient pas seulement de l’externe, ça vient des entrepreneurs d’ici. C’est d’ailleurs à eux qu’on a vendu des terrains dans les dernières années. Ils ont la capacité de construire et d’être propriétaires», conclut-il.

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<@CP>(Photo Archives – Jessyca Viens Gaboriau)<@$p>

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