Pas de REM à l’intersection des autoroutes 10 et 35

Par Louise Bédard
Pas de REM à l’intersection des autoroutes 10 et 35
Le gouvernement écarte le projet de prolonger le REM de l'autoroute 35 jusqu'à la station de Brossard. (Photo : REM)

Le député Louis Lemieux ne cache pas sa déception

Le député de Saint-Jean, Louis Lemieux, ne cache pas sa déception à la suite de la décision du gouvernement du Québec de ne pas prolonger le Réseau express métropolitain (REM) jusqu’à l’intersection des autoroutes 10 et 35.

Le rapport de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) en arrive à la conclusion que le projet ne serait pas viable. Le député ajoute à cette considération celle de l’état actuel des finances publiques.

La CAQ avait fait du prolongement du REM jusqu’à Saint-Jean-sur-Richelieu et Chambly une promesse lors de la campagne électorale. Le candidat Lemieux et le député de Chambly, Jean-François Roberge, en avaient fait l’annonce au carrefour des deux autoroutes.

«On va peut-être se retrouver avec le seul engagement qu’on ne sera pas capable de réaliser», dit aujourd’hui le député de Saint-Jean. Il ajoute que leur engagement va être victime du pragmatisme et des circonstances.

L’an dernier, le projet avait été inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI), demeurant toutefois au stade de l’étude. Il était aussi sur la liste des projets apparaissant dans la Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure adoptée en décembre dernier.

Déjà, en 2016, les municipalités de Saint-Jean-sur-Richelieu et Chambly réclamaient l’ajout sur leur territoire d’une station au futur REM.

Non viable
En 2019, le gouvernement Legault a confié le mandat à la Caisse de dépôt et placement d’étudier le prolongement du REM, de la station de l’autoroute 30, à Brossard, jusqu’à l’intersection des autoroutes 10 et 35, sur une distance de 22 kilomètres. L’étude a été remise au gouvernement, mais elle n’est pas encore publiée.

Le député Lemieux estime que la Caisse fournit deux arguments qu’on ne peut contester. L’étude conclut que de prolonger le REM n’entraînerait pas de gain de temps. L’économie serait de cinq minutes pour les usagers de Chambly et nulle pour ceux de Saint-Jean, précise le député.

Pas de gain de temps, et une fortune pour réaliser le projet, comprend-on. Le coût par habitant du tronçon de l’autoroute 35 jusqu’à la station de Brossard serait le double de celui de Brossard à Montréal, en raison du moindre achalandage et de la distance, ajoute le député. Quant à l’implantation d’une liaison avec un mode plus léger que le REM, il faudrait faire un transbordement, ce qui ne serait pas plus efficace, plaide M. Lemieux.

Voies réservées
Le député de Saint-Jean veut maintenant travailler à d’autres solutions. À court terme, il y a l’aménagement de la voie réservée temporaire pour les autobus sur l’accotement de l’autoroute 10 Ouest, entre la 35 et la 30. Le député espère que les travaux seront achevés avant la fin de l’année 2021. Il existe déjà une telle voie en direction ouest.

Il s’agit d’une voie UAB (utilisation de l’accotement pour les bus) qui était inscrite à la programmation annuelle des travaux du ministère des Transports annoncée en mars 2020.

À moyen terme, le gouvernement ira de l’avant avec l’aménagement d’une véritable voie réservée dans les deux directions, indique M. Lemieux.
À plus long terme, le député souhaite que soit envisagée la possibilité de trajets d’autobus dans Saint-Jean n’obligeant pas les usagers à transiter par le terminus pour se rendre jusqu’à la station du REM, à Brossard.

Environnement
Au chapitre de l’environnement, il reconnaît que le REM aurait été plus avantageux, mais la Caisse de dépôt et placement ne veut pas le faire. «Si la situation budgétaire avait été différente, on aurait eu peut-être des arguments, mais là ce ne serait pas responsable d’aller brailler au bureau du premier ministre», évalue le député.

 

 

 

 

 

 

 

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