Un travailleur incommodé par une fuite d’ammoniac

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Par Stéphanie MacFarlane
Un travailleur incommodé par une fuite d’ammoniac
L'intervention des pompiers à l'usine d'Olymel d'Henryville a duré environ 11 heures. (Photo : Patrick Taillon)

Une fuite d’ammoniac survenue mardi midi à l’usine d’Olymel située sur la route 133 à Henryville a incommodé un travailleur et a forcé l’évacuation d’une quarantaine d’employés ainsi que quatre immeubles d’habitation situés à proximité.

Les techniciens ambulanciers paramédicaux ont été appelés vers 12h05, mardi, pour intervenir auprès d’une personne incommodée par de l’ammoniac. Celle-ci a été conduite à l’Hôpital du Haut-Richelieu et a reçu son congé. L’employé d’Olymel effectuait une manœuvre sur le système de réfrigération lorsqu’un bris est survenu, explique Alain Hétu, directeur du Service de sécurité incendie d’Henryville.

Le système réfrigérant était relié à un réservoir contenant 4900 litres d’ammoniac liquide sous pression. «L’appel initial s’est transformé pour devenir un appel de fuite majeure et une intervention liée aux matières dangereuses», poursuit M. Hétu.

Ammoniac
À titre indicatif, un document de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) sur les mesures de prévention à prendre avec les systèmes de réfrigération fonctionnant à l’ammoniac révèle qu’«un litre d’ammoniac liquide, à une température ambiante de 25 degrés Celsius, s’évapore rapidement pour produire un volume de gaz de 979 litres.»

L’ammoniac provoque une irritation des muqueuses oculaires et respiratoires. À fortes concentrations, son exposition peut être mortelle.
Les 45 employés présents chez Olymel ont été évacués. Les pompiers ont aussi procédé à l’évacuation des résidents de quatre immeubles résidentiels situés à proximité. Ceux-ci ont pu réintégrer leur demeure en fin de journée, mardi, lorsque les concentrations dans l’air ont diminué.

Intervention
Une demande d’entraide a été formulée au Service de sécurité incendie de Montréal, dont le groupe d’intervention en matières dangereuses compte une cinquantaine de pompiers. Toutefois, ceux-ci n’ont pas pu se déplacer. «Avec le temps, le réservoir s’est vidé par lui-même. Le problème d’ammoniac a été réglé. On a réussi à fermer la valve problématique», poursuit Alain Hétu. De l’ammoniac liquide s’est aussi écoulé à l’intérieur du bâtiment.

Le Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil s’est rendu sur les lieux. «Ils ont des détecteurs plus performants», mentionne M. Hétu. Quant au Service de sécurité incendie de Saint-Armand, il a fourni son système de remplissage de bonbonnes d’oxygène.

Pour colmater la fuite et ventiler le bâtiment, les pompiers équipés de leur appareil respiratoire ont progressé tranquillement. «On a ouvert toutes les portes extérieures, puis on a attendu. Ensuite, on rentrait à l’intérieur pour prendre des lectures de concentration et ouvrir d’autres portes et ainsi de suite», mentionne Alain Hétu. Les 12 sapeurs ont quitté les lieux en fin de soirée.

Production
Chez Olymel, propriétaire de l’usine d’Henryville qui appartenait auparavant à F. Ménard, la production devait reprendre mercredi avant-midi après une série de vérifications, confirme Richard Vigneault, responsable des communications corporatives. Il précise qu’une compagnie spécialisée dans les systèmes de réfrigération à l’ammoniac a colmaté la fuite.

Quant aux pertes liées à l’arrêt de la production et du système de refroidissement, elles n’avaient pas été quantifiées au moment d’écrire ces lignes.
Du côté de la CNESST, aucune action n’a été prise de son côté puisque l’incident a été pris en charge par les pompiers, l’entreprise et le ministère de l’Environnement, explique la porte-parole Marie-France Roulier.

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