Le marché immobilier a repris là où il s’était arrêté

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Par Stéphanie MacFarlane
Le marché immobilier a repris là où il s’était arrêté
Pour les maisons de moins de 350 000$, les offres multiples et la surenchère sont courantes. (Photo : Deposit)

Offres multiples, surenchères et faible nombre de maisons à vendre, le marché immobilier de la revente à Saint-Jean-sur-Richelieu est aussi effervescent maintenant qu’avant la pause forcée par la pandémie de COVID-19.

Les courtiers immobiliers ont eu le feu vert du gouvernement pour reprendre leurs activités régulières le 11 mai. «Depuis, c’est aussi fort qu’avant l’arrêt. Ça va super bien», souligne Michel Benoit, courtier immobilier chez Proprio Direct.

Il ajoute que des futurs vendeurs se questionnent si c’est le temps de vendre en raison des conditions actuelles. «Certains vendeurs craignent que les acheteurs ne soient pas au rendez-vous. C’est l’inverse! C’est le bon timing pour vendre», dit-il.

M. Benoit ajoute que pour les maisons de moins de 350 000$, les offres multiples et la surenchère sont courantes. «Récemment, il y avait huit offres sur une maison affichée à 270 000$», illustre-t-il.

Même son de cloche du côté de Julie Bessette, courtière immobilière chez Proprio Direct. «C’est certain qu’une maison bien entretenue dans cette gamme de prix se vend rapidement», ajoute-t-elle.

Peu d’offres

La seule ombre au portrait? Le manque d’offres sur le marché. Le 29 mai, 379 immeubles résidentiels étaient à vendre à Saint-Jean-sur-Richelieu sur le site Centris.ca, dont 267 maisons unifamiliales, 51 condos et 52 plex. Les statistiques immobilières johannaises sont disponibles depuis 2009 et il s’agit de l’offre la plus faible jamais enregistrée.

«On manque d’inventaire. Les taux d’intérêt sont bas, les acheteurs sont là et on ne voit pas une diminution de prix, mais on manque de maisons à vendre. La bonne nouvelle, c’est que les ventes sont au rendez-vous. Notre volume est très bon. En mai, on est en avance par rapport à mai 2019», mentionne Cédric Lebeau, courtier immobilier et président de RE/MAX Évolution.

COVID-19

La pause forcée par la pandémie du nouveau coronavirus a eu l’effet de freiner les ventes. «C’est comme si ça avait été suspendu dans le temps. Ça a été un arrêt dans un moment fort de l’année. De janvier à mai, ce sont de gros mois pour les inscriptions et la venue de nouveaux acheteurs», indique Michel Benoit.

Ces effets de la COVID-19 sont observables dans les statistiques du mois d’avril publiées par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) par le système Centris. En avril, 54 ventes ont été réalisées sur le territoire de Saint-Jean-sur-Richelieu, alors qu’à pareil moment l’an dernier, 185 transactions avaient été conclues, une chute de 71%. Le prix médian pour les résidences unifamiliales a toutefois augmenté de 9% pour s’établir à 303 750$, plutôt qu’à 279 450$ en avril 2019.

À titre indicatif, 178 ventes ont été effectuées en mars, un nombre en hausse de 9% par rapport à l’an dernier, alors que les ventes de février étaient en augmentation de 33% comparativement à février 2019.

Baisse des prix?

Cédric Lebeau est d’avis que les ventes qui n’ont pu être réalisées durant la pause seront repoussées à l’été. «Les répercussions directes de la COVID-19, on ne les a pas encore. L’impact va se sentir sur le développement des affaires qui n’a pas pu se faire, mais quand? C’est dur à dire. La clientèle ne semble pas affectée pour le moment.»

Il ajoute qu’il n’anticipe pas une baisse de valeur à l’horizon. «Je serais surpris de voir une diminution des prix à court terme. C’est un marché de vendeurs», poursuit M. Lebeau.

Cela peut notamment s’expliquer par le fait que le prix médian accuse un certain retard par rapport aux autres marchés de la Rive-Sud, poursuivent les trois courtiers immobiliers interrogés par Le Canada Français.

Projections

Les prévisions de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) sont toutefois moins optimistes. D’après l’organisation fédérale, le prix moyen au Québec baissera de 6 à 11% par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie de COVID-19, d’ici le troisième trimestre de 2020, avant de commencer à se redresser.

Dans le meilleur des scénarios, le marché ne reviendrait à son niveau pré-COVID-19 qu’au troisième trimestre de 2021. Quant au nombre de ventes, la SCHL prévoit qu’elles chuteront de 16,9 à 23,6% d’ici le troisième trimestre de 2020 avant de s’améliorer.

 

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