Nouvelle mesure de sécurité à l’heure de la COVID-19

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Par Stéphanie MacFarlane
Nouvelle mesure de sécurité à l’heure de la COVID-19
Tous les employés doivent passer par ce portail où la température corporelle est prise à distance grâce à une caméra thermique. Les données sont ensuite associées au dossier de chacune des personnes grâce à la reconnaissance faciale. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Le retour au travail des employés de l’ébénisterie Héritage, située dans le parc industriel du secteur Iberville, s’est fait sous le signe de la technologie, le 11 mai dernier. Ils doivent tous passer par le système Abrella, une structure rappelant les détecteurs de métaux dans les aéroports. Cet appareil, connecté à une caméra thermique et à reconnaissance faciale, permet de prendre la température corporelle à distance et d’associer la donnée au profil de chacun des employés.

Chaque fois qu’une personne passe par le portail, sa température est prise en temps réel. L’individu est également identifié grâce à la technologie. Si une donnée hors norme est captée, un message est envoyé à un responsable de l’entreprise, explique Sébastien Massicotte, chef de la direction chez IN-RGY et INVOKE, les deux entreprises montréalaises à l’origine du système Abrella.

L’employé est alors isolé et rencontré par la direction. «Ce n’est pas un diagnostic. Une deuxième lecture est prise 15 minutes après. Peut-être que la personne a couru dans le stationnement», illustre Jean-Pierre Massicotte, vice-président de l’ébénisterie Héritage.

L’employé est aussi invité à répondre à un questionnaire comportant une douzaine de questions. «S’il répond oui à une de ces questions, l’entreprise lui recommandera de retourner chez lui et à prendre les mesures nécessaires. Ce n’est pas un outil médical», précise Sébastien Massicotte.

Précision
La caméra thermique installée chez Héritage a une précision de 0,3 degré Celsius. L’engin se détaille entre 20 000$ et 30 000$. «Le système Abrella peut se connecter avec plusieurs caméras selon le budget du client. Certaines solutions coûtent moins de 10 000$. Quant à Abrella, c’est un prix par employé», indique Sébastien Massicotte.

Dans la configuration actuelle chez Héritage, les données issues de la prise de température corporelle des employés sont conservées pendant 14 jours dans un registre. Ensuite, elles s’effacent.

Jean-Pierre et Sébastien Massicotte, respectivement vice-président de l’ébénisterie Héritage et chef de la direction chez IN-RGY.

Famille
Ce n’est pas une coïncidence que le système Abrella soit installé chez l’entreprise johannaise puisque Sébastien et Jean-Pierre Massicotte sont des frères. De plus, IN-RGY a été frappée de plein fouet par la COVID-19, avant même que le Québec tombe sur pause. «On a eu au sein de notre équipe le septième cas de COVID-19 au Québec. On a dû envoyer tout le monde chez eux et gérer les employés qui avaient eu des contacts avec l’employé malade», raconte Sébastien Massicotte.

À cela s’ajoute le fait que l’entreprise de son frère ait dû fermer ses portes durant sept semaines. «Durant la fin de semaine de Pâques, on s’est demandé comment on pouvait aider. IN-RGY est spécialisée en intégration de technologies de gestion des ressources humaines et INVOKE est spécialisée en robotisation et en intelligence artificielle. On a travaillé trois semaines là-dessus. J’en ai parlé avec mon frère et on a fait le projet-pilote chez Héritage», poursuit Sébastien Massicotte.

Acceptation
Pendant la fermeture de l’ébénisterie, Jean-Pierre Massicotte souligne qu’un lien a été conservé avec la cinquantaine d’employés et que l’annonce de l’intégration de la technologie Abrella a été accueillie à bras ouverts. «Certaines personnes avaient de l’anxiété. On a pensé à plein de solutions pour les aider. Quand on a été prêts, on a envoyé un formulaire pour voir s’ils étaient favorables à ce qu’on prenne leur température avec la reconnaissance faciale. En 15 minutes, on avait reçu 80% des réponses et la balance est rentrée dans la journée. C’était unanime», mentionne Jean-Pierre Massicotte.

Il est d’avis que ses employés souhaitent avoir un retour durable et sécuritaire. «Ils veulent rentrer pour de vrai et ne pas être obligés d’arrêter à nouveau. Ça sécurise tout le monde et ça a augmenté le sentiment de fierté des employés», ajoute-t-il.

Autres mesures
En plus de la température corporelle prise à distance, Héritage a mis en place une série de mesures pour la santé et la sécurité de ses employés. Une seule porte d’entrée est accessible pour s’assurer que tout le monde passe par le portail Abrella, le personnel et les visiteurs doivent répondre à un questionnaire numérique quotidien sur leur état de santé, les mains doivent être lavées à l’entrée et les horaires de travail ont été décalés pour éviter les congestions à l’entrée, aux salles de bain et à la cafétéria.

Enfin, les employés doivent porter un masque lavable, la distanciation physique de deux mètres est obligatoire, le télétravail est prôné pour ceux qui le peuvent, un employé est affecté à la désinfection des surfaces et de la signalisation est affichée.

@BV:Jean-Pierre et Sébastien Massicotte, respectivement vice-président de l’ébénisterie Héritage et chef de la direction chez IN-RGY.
<@CP>(Photo Le Canada Français − Jessyca Viens-Gaboriau)<@$p>

@BV:Tous les employés doivent passer par ce portail où la température corporelle est prise à distance grâce à une caméra thermique. Les données sont ensuite associées au dossier de chacune des personnes grâce à la reconnaissance faciale.
<@CP>(Photo Le Canada Français − Jessyca Viens-Gaboriau)<@$p>

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Lucie Ouimet
Lucie Ouimet
3 années

Bravo….c’est important d’être tenace dans des situations comme celle-là….lâchez pas!!!!!

Jacques Veilleux
Jacques Veilleux
3 années

Le contrôle parfait de big brother, vas durer combien de temps..