14 M$ de projets spécifiques devancés dans le Haut-Richelieu

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Par Stéphanie MacFarlane
14 M$ de projets spécifiques devancés dans le Haut-Richelieu
Le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, souligne que des 2,9 G$ d'investissements devancés pour l'année financière en cours, 421 M$ sont prévus en Montérégie et 14 M$ pour le Haut-Richelieu. (Photo : Archives - Jessyca Viens-Gaboriau)

Au lendemain de sa conférence de presse au cours de laquelle il annonçait l’accélération des dépenses gouvernementales prévues au Plan québécois des infrastructures (PQI), le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, était l’invité de la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu. Il a saisi l’occasion pour détailler sa vision de la relance au cours de laquelle 14 M$ de projets spécifiques seront devancés dans le Haut-Richelieu.

«Le rôle du gouvernement, dans des situations de crise, et surtout quand il a la capacité, c’est de prendre la relève de ceux qui ne peuvent plus investir», a résumé le ministre Dubé lors de son webinaire auquel près de 60 personnes ont participé.

Bon an, mal an, le gouvernement investit entre 10 G$ et 11 G$ dans ses infrastructures. «Parce que l’économie ralentissait, on a pris la décision de prendre la relève pour investir. On devance notre programme d’infrastructures de près de 3 G$ pour être capable de remettre des employés et des entreprises au travail durant cette période», enchaîne le député de La Prairie.

Haut-Richelieu
Ainsi, des investissements de 2,9 G$ seront ajoutés aux 11 G$ déjà prévus pour l’année financière qui se terminera le 31 mars 2021. De cette somme, 421 M$ sont prévus en Montérégie et 14 M$ pour le Haut-Richelieu.

Au moment d’écrire ces lignes, il n’était pas possible d’avoir la liste des projets qui seront accélérés dans le Haut-Richelieu puisque les annonces seront réalisées sous peu par les ministres du gouvernement Legault.

À ce montant prévu pour la région peuvent s’ajouter des enveloppes globales. Par exemple, le Haut-Richelieu pourrait bénéficier du programme d’achats d’iPad de 700 000$ pour les élèves ou encore profiter des 66 M$ ajoutés pour les maisons des aînés en Montérégie.

Reprise
Les investissements devancés concernent les projets prêts à entrer dans la phase de la construction afin d’accélérer la relance économique. «On essaie de rétablir la construction parce qu’elle représente jusqu’à 8% du produit intérieur brut. C’est un secteur très important, c’est plus de 200 000 emplois», ajoute M. Dubé.

Ce dernier a également souligné la générosité d’Ottawa pour son aide apportée aux citoyens. Cette facette a mené son équipe à focaliser sur les entreprises. «Après discussions, on a pris une approche qui va appuyer les individus, mais notre focus va être mis sur les entreprises pour prendre leur place lorsqu’elles ne peuvent pas investir. Notre grand principe de prendre la relève est d’accélérer la reprise», répète-t-il.

Christian Dubé a illustré son point par deux grandes théories. «Quand il y a une récession, on aime mieux avoir une courbe en V qu’une courbe en U. Si ça descend vite, comme c’est arrivé, plus vite on relance, plus vite on va revenir comme avant. Si on prend plus de temps à repartir les investissements, on va avoir une courbe en U et des déficits sur plus d’un an et ce n’est pas ça qu’on veut parce qu’on ne veut pas mettre la santé financière en jeu.»

Relance
Lorsqu’il parle de la relance en Montérégie, le ministre Dubé souligne qu’elle passera par le manufacturier et l’industrie agroalimentaire. «Je pense aux marchés publics et à toutes les activités alimentaires qui ont malheureusement un enjeu de contacts publics. On demande à la Santé publique de nous aider à trouver des solutions pour que la distanciation sociale soit possible. On peut demander aux gens d’aller dans les champs et de travailler, mais il faut qu’il y ait des débouchés pour vendre la production.»

Quant au secteur manufacturier, il se tire relativement bien d’affaire. «On a des joueurs qui ont rapidement été capables de mettre en place des mesures de distanciation dans nos usines et de repartir leur production», observe-t-il.

Déficit
Le gouvernement provincial évalue que le déficit de l’année financière 2020-2021 oscillera entre 12 G$ et 15 G$, alors qu’avant la COVID-19, le ministre des Finances Éric Girard écrivait plutôt son budget à l’encre verte et prévoyait un surplus de 2 G$ à 3 G$.

Or, Christian Dubé rappelle qu’à son arrivée au pouvoir en 2018, la CAQ a hérité d’une situation financière très saine, si bien que le Québec a un fonds de réserve, «un fonds de guerre qui permet de faire des déficits. Avec ce fonds, on est capable d’avoir ce genre de déficit et en négociant avec nos agences de crédit, de s’assurer de revenir à l’équilibre budgétaire dans un horizon de trois ans», poursuit Christian Dubé.

Il ajoute que ce retour à l’équilibre pourra se faire par différentes mesures pour aider l’économie tout en évitant d’augmenter les impôts. «C’est contre-intuitif quand les gens ont des difficultés d’augmenter les impôts. C’est au gouvernement de prendre des mesures pour aider», dit-il.

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