Les logements locatifs en forte demande à Saint-Jean

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Par Stéphanie MacFarlane
Les logements locatifs en forte demande à Saint-Jean
Au total, 230 appartements ont été mis en chantier en 2018 à Saint-Jean-sur-Richelieu. (Photo : Journal Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Même si les données sont moins impressionnantes qu’en 2017, la construction résidentielle a poursuivi son essor en 2018 à Saint-Jean-sur-Richelieu, notamment pour les logements locatifs. Ceux-ci représentent plus de la moitié des 411 unités construites l’an dernier.

Un total de 230 appartements ont été mis en chantier en 2018 sur le territoire johannais, révèlent les données récemment publiées par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

À titre comparatif, 689 appartements avaient été construits en 2017. Ce nombre s’expliquait par le démarrage de deux projets d’envergure, soit les 181 appartements du Quartier de l’Excellence et les 261 unités du Réseau Sélection. À ces 442 logements s’ajoutaient les 76 nouvelles chambres aménagées à la résidence du Complexe du Carrefour.

«Cette année, il n’y a pas de projets majeurs, mais la part du locatif est quand même importante en termes d’unités. C’est une bonne année», note Marie-Claude Guillotte, analyste principale à la SCHL.

«Pour la maison individuelle, on est un peu au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, poursuit Mme Guillotte. Par rapport aux 15 dernières années, la tendance est que moins de maisons individuelles sont construites, mais il y a plus de mises en chantier dans le locatif.»

Marché locatif

En 2018, les nouveaux appartements locatifs représentent environ 50% des nouvelles constructions. «Ça fait longtemps que l’on n’a pas vu ça. C’est un élément important quand on parle de marché locatif», enchaîne Marie-Claude Guillotte.

Les dernières années ont été propices à la construction de plex et 2018 n’y a pas fait exception. «Depuis 2002, c’est la plus forte proportion qu’on a. Il y a vraiment une tendance vers la construction locative et ce n’est pas juste à Saint-Jean-sur-Richelieu. On le voit ailleurs dans le Grand Montréal», poursuit-elle.

Ces propos rejoignent ceux formulés en novembre dans nos pages par Danyel Duval, propriétaire d’immeubles locatifs à Saint-Jean-sur-Richelieu. «J’ai remarqué qu’il y a une bonne demande dans les immeubles neufs. On est en train de construire des appartements-condos à louer avec des ascenseurs. Il y a un très bon marché pour ce type d’immeubles. Les gens vendent leur maison. Ils sont encore jeunes, ils ont 60, 65, 68 ans et s’en viennent. On n’a même pas fini de construire et souvent, c’est déjà plein. Ils nous font des offres de location conditionnelles à la vente de leur maison», racontait M. Duval.

Préférences

Marie-Claude Guillotte mentionne que plusieurs phénomènes expliquent cette nouvelle réalité, notamment le prix des maisons et des condos qui est de moins en moins abordable.

Les millénariaux semblent aussi se loger plus longtemps en appartement que les générations précédentes. «Depuis les années 90, le taux de locataires diminuait alors que le taux de propriétaires augmentait chez les plus jeunes dans le Grand Montréal, dont fait partie Saint-Jean-sur-Richelieu. En 2016, le taux de locataires a augmenté. Ça a brisé la tendance», souligne Mme Guillotte.

Deux autres facteurs qui viennent appuyer la demande sont la migration et l’immigration, poursuit l’analyste. «De la mi-2017 à la mi-2018, le solde migratoire a atteint des niveaux records au Québec», dit-elle.

Enfin, la vigueur du marché de l’emploi vient aussi supporter cette demande en construction neuve. Le Grand Montréal compte environ 115 000 emplois nets de plus depuis deux ans, ajoute l’analyste de la SCHL.

«Le taux de chômage est vraiment bas. On sent que les gens ont un bon emploi, qu’ils ont confiance et que les compagnies ont l’air de dire qu’elles les gardent pour un bout parce que ça va bien», renchérit Grégoire Desranleau, président de Construction Desranleau.

Unifamiliales

Malgré ces nouvelles réalités, le nombre de résidences unifamiliales construites est également en constante augmentation depuis quelques années. En 2014, il se situait à 129. L’an dernier, 147 maisons ont été érigées. En moyenne, 128 résidences ont été construites annuellement depuis cinq ans.

«Le marché de la revente est un indicateur précurseur de l’activité de la construction neuve pour les maisons et les condos. Un acheteur ne se tournera pas nécessairement vers le neuf, mais il va y penser s’il n’a pas assez de choix», explique Marie-Claude Guillotte. Soulignons que le nombre de résidences unifamiliales à vendre est continuellement en baisse ces temps-ci, se situant sous la barre des 500.

Le prix des terrains peut également favoriser la construction de maisons. Grégoire Desranleau souligne que les tarifs à Saint-Jean-sur-Richelieu sont avantageux s’ils sont comparés à d’autres municipalités environnantes.

«Nos terrains sont encore meilleurs marchés que ceux sur la Rive-Sud. À Saint-Jean, on est à environ 25$ du pied carré, tandis qu’à Chambly, ils sont à 32$-35$ le pied carré. Ça nous amène du monde de la Rive-Sud», dit-il.

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