Vingt des 184 restaurants de Saint-Jean sont à vendre

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Par Stéphanie MacFarlane
Vingt des 184 restaurants de Saint-Jean sont à vendre
Les raisons qui motivent la vente de ces restaurants sont multiples. (Photo : Deposit Photo)

Vingt restaurants, soit 11% des 184 établissements du genre à Saint-Jean-sur-Richelieu, sont actuellement à vendre selon un recensement effectué par Le Canada Français . Ils représentent près de 60% des 34 commerces johannais qui se cherchent un nouveau propriétaire.

Cette compilation a été effectuée sur les sites Centris, Acquisition.Biz, Kijiji et LesPAC le 8 janvier 2019, avant d’être revalidée le 21 janvier.

Trente-quatre entreprises à vendre ont ainsi été recensées, dont 20 oeuvrent dans la restauration. Cinq d’entre elles se situent au Carrefour Richelieu et deux aux Halles Saint-Jean.

Si la restauration est un secteur hautement compétitif, les raisons qui motivent la vente de ces établissements sont multiples. Pour certains, il peut s’agir du manque de relève, de la retraite ou encore l’appel de nouveaux défis professionnels.

José Villanueva, propriétaire de la franchise Saint Cinnamon du Carrefour Richelieu, vend son commerce simplement parce qu’il souhaite passer à autre chose. «Ça fait 15 ans que je suis là. Je veux me retirer. Je suis tanné», dit-il.

Le Resto Chez Toi, sis sur le boulevard d’Iberville, figure aussi parmi les restaurants à vendre. Même s’il affirme que le secteur est compétitif à Saint-Jean-sur-Richelieu, le copropriétaire Mouladar Haidar se départit de son restaurant parce qu’il en lance un nouveau à Montréal.

Trop de restaurants?

Malgré cela, M. Haidar croit que la Ville devrait octroyer moins de permis de restauration. «Il y a tellement de restaurants. Et ce n’est pas tous les restaurants qui roulent. Beaucoup ont de la misère», constate-t-il. Le nombre d’endroits servant des déjeuners devrait aussi être limité. «Il y en a un qui ouvre et un qui ferme. Ce n’est pas bon pour les employés qui perdent leur job ni pour l’économie», poursuit-il.

Sophie Latour, chef de la division Développement commercial et service aux entreprises (DCSE), explique que la Ville ne s’ingère pas dans l’offre. «Toute entreprise a besoin d’un certificat d’autorisation d’usage. Ça vient confirmer que son usage est conforme à la réglementation. On ne gère pas le volume. On ne vient pas contingenter. C’est le libre marché qui opère», dit-elle.

Cette dernière convient toutefois que l’on trouve des restaurants en grande quantité à Saint-Jean-sur-Richelieu. «On est en surplus, mais en même temps, c’est cohérent parce qu’on est un pôle régional», relate Mme Latour.

Cette réalité, ajoute M. Haidar, force les restaurateurs à être meilleurs. «On doit donner un bon service et de la bonne nourriture. Il faut retenir les clients», fait-il remarquer. Enfin, le prix des plats complète cette équation.

D’autres nouveautés

Dans les prochains mois, le Faubourg Saint-Jean, situé à l’angle de la rue Douglas et du boulevard Saint-Luc, accueillera le Grigio, le Copper Branch, le Bastos Signature, le Souvlaki Bar et La Belle & La Bœuf.

Cela est sans compter l’intérêt de plusieurs bannières à vouloir s’installer à Saint-Jean-sur-Richelieu, dont Cora, Queues de Castor, Shaker cuisine & mixologie, Cacao 70, Pizza Pizza et Küto comptoir à tartares. Celle-ci a déjà trouvé son franchisé et serait en discussion pour louer un local de 1500 pieds au Faubourg Saint-Jean, indiquait, en décembre, le président de Küto comptoir à tartares Jean-Michel Paquette.

Nouvelle analyse

N’ayant pas les nouvelles données en main, Sophie Latour ne peut indiquer si le marché peut supporter la venue de ces nouveaux restaurants. La DCSE procédera sous peu à une nouvelle analyse de l’offre et de la demande commerciales sur le territoire. Cet exercice permettra de scruter différentes variables, dont les superficies, les ventes moyennes par pied carré et les dépenses moyennes des consommateurs.

«Ce sont des moyennes, mais ça donne de bons indicateurs sur la façon dont se comporte notre marché et quels sont les types de commerces à attirer pour consolider. Ces indicateurs nous aident dans le recrutement et pour les entreprises qui se développent», poursuit Sophie Latour.

Lors de la dernière analyse effectuée, le marché de la restauration se trouvait «en surplus». Il y avait cependant des opportunités de marché pour la restauration de type service complet, précise-t-elle.

Autres commerces

Outre les 20 restaurants, sept dépanneurs, dont plusieurs avec station-service, figurent sur la liste des commerces à vendre. Une résidence pour personnes âgées, une pâtisserie, une épicerie de quartier, une franchise de drones et trois magasins complètent l’offre.

La valeur de ces commerces, dont certaines offres incluent la bâtisse, est estimée à 11 078 069$. À ce montant s’ajoutent la TPS et la TVQ.

La mise en vente de la marina Le Nautique, au coût de 4,3 M$ et qui inclut le restaurant Le Bleu Marin, vient hausser la valeur totale des entreprises à vendre. Le prix de vente des autres commerces oscille entre 30 000$ et 549 000$.

Situation normale

Il est difficile pour Sophie Latour de dire si le nombre de commerces à vendre est élevé ou non. La Division traque davantage ces données depuis un peu plus d’un an, mais l’historique de ces statistiques n’est pas assez garni pour y déceler une tendance.

«Je ne croirais pas que c’est élevé parce qu’on est dans une bonne situation économique, mais je dis ça sans être appuyée par des données», souligne Sophie Latour.

La situation actuelle, notamment dans l’offre des restaurants, est qualifiée de «normale», par Alexandre Desrochers et Richard Boire, respectivement courtier-propriétaire et courtier immobilier chez Royal LePage Excellence.

Malgré tout, les deux professionnels soulignent que les ventes dans l’immobilier commercial stagnent depuis quelques années. «C’est bon, mais pas plus que ça», mentionne M. Desrochers. Le marché immobilier commercial est actuellement favorable aux acheteurs et aux locataires.

Au 31 décembre 2018, 1653 entités, soit 184 restaurants, 578 commerces et 891 entreprises de service, étaient en affaires à Saint-Jean-sur-Richelieu selon des données fournies par la DCSE.

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C'est le moment ou jamais d'acheter un restaurant au Canada - Food & Sens
5 années

[…] Un article intéressant pour ceux qui ont envie de s’expatrier, le journal Le Canada Français a fait paraître un article sur le nombre impressionnant de restaurants qui sont à vendre en ce […]

Steeve Jodry
Steeve Jodry
5 années

Ce n’est pas à St-Jean-sur-richelieu que l’on retrouve les employés les plus rémunérés et les meilleurs jobs disons ! Et les taxes de la ville sont énormes parfois alors ça n’aide pas les petits commerces.