Des résidents de L’Acadie réclament une solution à la circulation des poids lourds

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Par Gilles Berube
Des résidents de L’Acadie réclament une solution à la circulation des poids lourds
(Photo : Photo Le Canada Français – Jessyca Viens-Gaboriau)

Des citoyens de L’Acadie demandent à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu d’intervenir auprès du ministère des Transports pour trouver une solution à la circulation des poids lourds dans le village.

Lors d’une récente séance du conseil municipal, Marjolaine Gagnon s’est fait la porte-parole du groupe pour interpeller les élus et déposer un document à l’appui de leur revendication. En plus de tracer un portrait de la situation, ce document inclut des lettres de plaintes que des citoyens ont formulées au ministère des Transports, ainsi que des photos à l’appui de leur témoignage.

Malgré son caractère patrimonial, le village de L’Acadie est traversé par une route de camionnage. Quotidiennement, des centaines, voire plus d’un millier de camions empruntent le chemin du Clocher et le chemin de Grand-Pré pour aller de la route 219 à la route 104. Le ministère des Transports a juridiction sur ces deux chemins pour y permettre le passage des camions.

En principe, les camionneurs qui se rendent sur la Rive-Sud devraient passer par les autoroutes 35, 10 et 30. Ils optent plutôt pour le chemin le plus court en passant par L’Acadie. C’est notamment le chemin qu’empruntent les camions et les bétonnières arrivant des carrières. Les livraisons vers le chantier du pont Champlain auraient empiré la situation, indique Mme Gagnon en entrevue.

Nuisances

Les citoyens font valoir que les étroites rues du village ne sont pas faites pour ce genre de circulation. Qui plus est, les camions sont de plus en plus gros, de plus en plus longs. Ils passent devant l’école Napoléon-Bourassa, la bibliothèque, le centre communautaire. Les résidents riverains subissent le bruit et la vibration causés par les camions, la pollution de l’air par l’échappement des moteurs diesel et la vitesse. Ils font aussi valoir l’enjeu de la sécurité, notamment pour les enfants.

Parmi les lettres de plaintes, un jeune couple raconte qu’il vient de se construire une maison. Ils ont quitté un environnement de banlieue pour celui d’un village  qu’ils pensaient paisible. Le scénario est le même pour les propriétaires d’une maison intergénérationnelle. De leur côté, des clubs cyclistes ont fait parvenir conjointement une lettre pour témoigner du danger des camions sur des routes qui se prêtent bien au cyclisme.

Ceinture

À la suite de l’intervention de Mme Gagnon, la conseillère de L’Acadie, Christiane Marcoux a demandé d’organiser une rencontre avec le ministère des Transports. Ce n’est pas d’hier que la Ville se penche sur ce dossier.

Au début de la décennie, elle a mis de l’avant le projet d’une route de ceinture qui aurait relié l’extrémité ouest de la rue Pierre-Caisse à la route 104, dans l’axe du chemin Saint-André. Elle aurait fait d’une pierre deux coups. Cette route aurait non seulement détourné la circulation des camions qui passent par L’Acadie, mais aussi de ceux qui arrivent de l’autoroute 35 pour emprunter le boulevard Saint-Luc vers la Rive-Sud. La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a rejeté la demande de dézonage de la Ville.

Difficile de savoir combien exactement il passe de camions à L’Acadie. Dans leurs plaintes, les citoyens parlent de plus d’un millier de camions par jour, six jours par semaine (les carrières sont ouvertes jusqu’à midi les samedis).

Dans sa décision rendue en 2011, la CPTAQ cite diverses études. L’une d’elles parle de 187 camions dans une direction (374 avec le trajet de retour). Dans une autre, il est question de 411 passages dans les deux sens. Les carrières ont déclaré l’expédition de 250 voyages par jour, sans compter le retour ni les livraisons effectuées par les camionneurs artisans.

Dans leurs témoignages, les représentants de la Ville soulignent qu’en deux mois, en 2005, les carrières ont généré de 2000 à 2200 voyages de camion par jour (ils ne sont pas tous allés vers L’Acadie). À un millier de camions par jour répartis sur une dizaine d’heures, c’est un aux 36 secondes.

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André Sindon
André Sindon
5 années

Il s’agit d’un problème majeur. J’ai fait partie d’un comité de l’Acadie qui avait soumis le projet de contournement il y a des années. À cette époque, une étude avait révélé qu’il passait 840 par jour sur le Chemin du Clocher. Je ne serais pas surpris qu’il ait doublé. Il y a une question de sécurité à cause de l’encombrement et de la vitesse. Il y aussi le bruit constant, les freins Jacob et les échappements modifié pour faire encore plus de bruit. Quand la ville et le ministère vont-ils agir ?