Un chien peut boiter d’une patte arrière pour plusieurs raisons. On entend souvent parler de la dysplasie de la hanche, cette lésion dégénérative qui s’observe chez les jeunes animaux, souvent encore en croissance, et qui compromet la qualité de vie au point où l’euthanasie est une option pour certains propriétaires.
Nous sommes par contre moins bien informés sur la rupture de ligament croisé crânial. Il s’agit pourtant d’une des causes principales de boiterie de la patte arrière chez le chien. Avec l’histoire de Balou, je vais essayer de démystifier cette lésion ligamentaire courante.
Ce dernier s’est présenté en avril pour sa visite annuelle durant laquelle la propriétaire m’a fait part que Balou avait boité de la patte arrière droite à la suite à une promenade. Cela a bien duré près d’un mois et demi en s’améliorant légèrement. Depuis, son état est stable.
On se retrouve ensuite en septembre, alors que Balou s’est à nouveau présenté en boitant, toujours en arrière, toujours du même côté. Il descend les marches à trois pattes. Il court comme un lapin. Ça ne va pas. En fait, depuis le mois de mars, il n’est jamais redevenu normal. Il a même de la difficulté à se déplacer depuis une course récente.
Examen
À l’examen, l’inconfort semble provenir du genou. Des radiographies sont prescrites et effectuées. On confirme alors la présence d’effusion articulaire (une sorte d’enflure) au niveau du genou, signe radiographique significatif souvent relié à la rupture du ligament croisé crânial. Le diagnostic est donc tombé.
Certains facteurs prédisposent à la rupture du ligament. Ainsi, un traumatisme important au genou n’est pas toujours nécessaire, la plupart des accidents arrivant alors que l’animal s’adonne à une activité normale de course, de saut ou de jeu.
Ainsi, les animaux étant plus à risque de vivre avec un tel problème sont ceux souffrant d’hyperactivité, d’obésité, possédant une mauvaise conformation de la patte (comme ceux qui ont en permanence le genou en hyperextension). Les femelles sont plus touchées par cette pathologie que les mâles. La stérilisation et la vieillesse pourraient aussi être des facteurs à considérer.
Depuis quelques années, certaines lignées de chiens ont été plus souvent remarquées en salle de chirurgie. Il s’agit du Golden Retriever, du Labrador, du Bouvier Bernois, du Rottweiler et du Saint-Bernard. Au début de l’épisode, Balou est un Labrador entier de quatre ans légèrement au-dessus de son poids santé
Signes cliniques
Les signes cliniques sont assez spécifiques. Comme dans l’histoire de Balou, l’animal aura une boiterie de non-appui les premiers jours, mais sera capable de mettre un peu de poids sur sa patte dans les deux semaines suivant le début de l’épisode. Il peut même s’améliorer dans les semaines et les mois qui suivent et puis, graduellement ou tout d’un coup, verra son état à nouveau se détériorer.
Le traitement n’est pas jojo. Chez les petits patients de moins de 25 livres, une approche conservatrice peut avoir un certain succès. Il faut alors offrir au patient du repos pour huit à dix semaines, des analgésiques, des chondroprotecteurs (produits qui aident aux cartilages) et s’assurer que l’animal touché ait un poids santé.
Chez les patients plus lourds, la chirurgie est nécessaire afin de reconstruire le genou. Pour compliquer l’affaire, il existe deux types de chirurgie qui peuvent être effectués, selon principalement le poids de l’animal et son niveau d’activité.
Pour Balou, on en est encore au stade des anti-inflammatoires et du repos, même s’il s’agit d’un chien de 83 livres. Il a aussi un peu maigri. Il faut savoir qu’opter pour une chirurgie du genou de son chien, c’est aussi être prêt à sortir plusieurs dollars de son compte de banque, les estimés effectués variant entre 1500$ et 4500$, tout dépendamment de la chirurgie effectuée et du type de chirurgien choisi (un généraliste ou un spécialiste).
Vous pouvez rejoindre mon équipe de la Clinique vétérinaire Mont-Saint-Grégoire et moi-même par téléphone au 450-347-7070.
