Se regrouper pour mieux passer l’hiver

Par Denis Henri
Se regrouper pour mieux passer l’hiver

Dès la fin de l’été, c’est-à-dire au moment de la rentrée scolaire, plusieurs espèces animales se regroupent afin d’améliorer leurs chances de survie à la saison froide. On voit des hordes de coccinelles prendre d’assaut nos maisons, des groupes d’Étourneaux sansonnets patrouiller les pelouses à la recherche de petits invertébrés, et que dire des innombrables oiseaux aquatiques de toutes sortes qui se donnent rendez-vous sur la rivière Richelieu pour s’y nourrir ou s’y reposer.

La plupart vivent en couple le reste de l’année pour se regrouper en automne alors que d’autres vivent en colonie à l’année. Bienvenue dans le merveilleux monde des animaux grégaires!

Si on prend la définition telle que présentée dans le dictionnaire… «adjectif relatif à une espèce animale qui vit en groupe ou en communauté sans être nécessairement sociale». Les canards, les bernaches, les oies, les étourneaux et bien d’autres animaux répondent bien à cette définition.

Les animaux sociaux et grégaires sont les abeilles, les guêpes et les fourmis. Les animaux grégaires vont donc vers les autres individus de leur espèce volontairement pour y passer une partie de l’année. C’est ce que j’appellerais du grégarisme saisonnier.

Un bel exemple

La Corneille d’Amérique est un très bon exemple pour Saint-Jean-sur-Richelieu. De mars à août, les corneilles vivent en couple, dispersées dans le Haut-Richelieu, passant presque inaperçues. À l’automne, ces mêmes corneilles vont littéralement envahir, le soir venu, certains parcs urbains en nombre tel qu’elles deviennent indésirables pour les citoyens qui ont le malheur de se trouver près de leur dortoir. Par contre, les Oies des neiges, presque aussi nombreuses, qui ont pris d’assaut les champs de maïs des environs, n’ont pas créé autant de haine, puisqu’elles allaient dormir sur la rivière le soir venu et on les trouve donc belles lorsqu’elles tombent comme de la neige.

L’absence de neige les aide à trouver leur nourriture dans les champs, ce pour quoi elles étaient encore parmi nous dernièrement. Chez les mammifères, les Cerfs de Virginie vont également se regrouper dans leur quartier d’hiver appelé «ravage». Les coyotes aussi peuvent se regrouper avant l’hiver. Quant aux chauves-souris, leur grégarisme tient au fait que les endroits pour passer l’hiver sont peu nombreux en nature, ce qui les amène à se regrouper dans les mêmes lieux pour hiberner.

Nidification

Il y a aussi le grégarisme de nidification comme les oiseaux marins qui nichent sur un même rocher. Fous de Bassan, cormorans, guillemots, marmettes, godes, macareux, sternes, mouettes et goélands sont autant d’exemples d’oiseaux qui vivent en colonie sur des sites très achalandés. Ce grégarisme est aussi observé chez les oiseaux de la famille du héron, comme le Grand Héron ou sa cousine, la Grande Aigrette. L’Hirondelle noire ainsi que l’Hirondelle de rivage sont des passereaux qui nichent également en colonie.

Finalement, plus rares sont les espèces qui vont vivre en groupe à longueur d’année. Chez les mammifères, il y a les caribous, les loups et les autres sont des mammifères marins comme les phoques et les Bélugas du Saint-Laurent. Pour ce qui est des oiseaux du Haut-Richelieu, je ne vois que le Pigeon biset qui vit en groupe à l’année! Il est aussi possible de voir des Moineaux domestiques en petits groupes même en été.

Avantages et inconvénients

Il y a très peu d’inconvénients à ces regroupements d’animaux, si ce n’est que d’attirer l’attention d’éventuels prédateurs! En revanche, les avantages sont nombreux. C’est d’ailleurs pourquoi cette stratégie est très rependue dans le monde des animaux! En migration, les oiseaux ainsi que les mammifères plus expérimentés pourront «montrer» la route à suivre ainsi que les escales en cours de route où la nourriture abonde.

De plus, le vol en formation chez les oies et les bernaches aidera à économiser les énergies pendant le voyage. Il sera aussi plus facile, en étant en groupe, de voir venir un prédateur et la recherche de nourriture en sera aussi facilitée par le nombre d’oiseaux qui forme le groupe. Chez les cerfs, leur déplacement en groupe dans la neige les aidera à économiser leurs énergies grâce à un réseau de sentiers. Finalement, il est possible à un groupe d’oiseaux de faire fuir un prédateur par du houspillement.

C’est exactement ce qui est arrivé la semaine dernière alors qu’un Harfang des neiges s’est fait attaquer par une horde de corneilles dans le secteur Iberville. Ouvrez l’œil… ce harfang ne doit pas être très loin! Si vous le repérez, contactez-moi!

Sur ce, profitez bien de la période des fêtes pour faire de belles observations et à l’an prochain! N’hésitez pas à me contacter par courriel à henri.denis@sepaq.com

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires