Un avion qui s’écrase. Sept survivants. Jusque-là, le scénario de La peur grise semble anodin, voire étrangement familier. Mais ce long-métrage mettant en vedette Liam Neeson réussit à se démarquer du lot et nous tient en haleine jusqu’à la toute fin. Une belle réalisation signée Joe Carnahan.
À la suite du décès de sa femme, John Ottway (Liam Neeson) s’envole pour l’Alaska où il est engagé par une compagnie pétrolière afin de protéger les ouvriers des attaques de loups. Dépressif, il s’isole des autres. Lorsque l’avion dans lequel il se trouve en compagnie d’une vingtaine d’autres employés s’écrase en montagne, il se retrouve bien malgré lui à la tête d’un groupe de sept survivants pourchassés par une meute de loups.
Débute alors une véritable chasse à l’homme, mais cette fois, ce sont les loups qui ont l’avantage du nombre et du terrain. Il est clair que l’histoire se terminera brutalement pour la plupart des survivants. Le froid, l’absence de nourriture et la rareté de l’oxygène auront raison de la majorité d’entre eux. En sera-t-il autrement pour John Ottway, celui-là même qui, quelques heures auparavant, souhaitait en finir avec la vie?
Suspense
Grâce à des plans de caméra serrés, la tension dramatique est omniprésente tout au long du film. Les scènes d’action sont particulièrement bien tournées, les caméras suivant les personnages de si près qu’on en vient à ressentir leur peur. Le jeu des acteurs contribue largement à la tension dramatique. La scène de l’écrasement de l’avion en est un bon exemple. Même chose lorsque les loups attaquent.
Le réalisateur Joe Carnahan prouve qu’il maîtrise à la perfection l’effet de surprise. À plusieurs reprises, les spectateurs sursautent sur leur siège, et ce, même si les attaques de loups sont généralement prévisibles. L’intelligence de ces bêtes et leur désir de protéger leur territoire sont tout ce qu’il y a de plus effrayant dans ce film. On est bien loin des loups-garous de la saga Twilight! Ici, les loups sont menaçants et dangereux.
Psychologie du personnage
Le film La peur grise est toutefois plus qu’une simple chasse à l’homme. Le public a droit à quelques scènes où les personnages se livrent à des confessions touchantes sur leur vie. On y retrouve aussi ce personnage que tout le monde déteste qui s’avère finalement être une bonne personne. On avoue qu’on se serait passé de ces clichés maintes fois présentés au cinéma. Heureusement, John Ottway sauve la mise.
On en vient à se questionner sur les raisons qui poussent le personnage de Liam Neeson, solitaire et dépressif, à vouloir survivre. On découvre tranquillement que son désir de vivre n’est relié qu’à son désir de réussir un dernier combat avant de mourir. Le personnage est plus complexe que les autres survivants, plus approfondi. Ce qui au départ semblait être l’histoire de sept personnes se battant pour survivre s’avère plutôt l’histoire d’un seul homme qui a choisi de mourir.
La peur grise est un bon film. Oui, l’histoire repose sur un fond de clichés maintes fois présentés au grand écran, mais la réalisation de Joe Carnahan et le jeu de Liam Neeson sauvent la mise. En s’attardant de plus près à l’histoire, on s’aperçoit rapidement que le scénario est bien plus complexe qu’un simple écrasement d’avion.
Fiche technique
Synopsis: Un groupe d’ouvriers embauchés pour construire un pipeline dans une région éloignée de l’Alaska luttent pour leur survie lorsque l’avion qui les transporte s’écrase. Isolés dans un milieu hostile, ils affrontent les éléments et une meute de loups affamés. Réalisateur: Joe Carnahan Distribution: Liam Neeson, Dermot Mulroney, Anna Openshaw Classement: 13 ans et plus Durée: 1h57
