La juge poursuit ses directives

Par Louise Bedard
La juge poursuit ses directives
La juge doit terminer ses directives ce matin

La juge Hélène Di Salvo de la Cour supérieure doit poursuivre ce matin les directives au jury au procès de Doriane Champagne, accusée de cruauté envers des animaux. Par la suite, les jurés entreprendront leurs délibérations en fin d’avant-midi.

Dans cette affaire, seulement deux verdicts sont possibles: coupable et non coupable. Les sept hommes et cinq femmes doivent décider si la poursuite a prouvé, hors de tout doute raisonnable, que l’accusée a causé des blessures, de la souffrance ou de la douleur, sans raison, à des animaux, en occurrence, des chevaux.

L’accusée possédait une ferme dans le rang Édouard VII, à Saint-Jacques-le-Mineur. Elle y avait une vingtaine de chevaux, a-t-elle témoigné, mais aussi un bouc, des chiens, des chats, un lapin, etc. Le 25 octobre 2010, à la suite de plusieurs plaintes, la directrice de SPCA, accompagnée de la vétérinaire Karol Lombart et de policiers de la Sûreté du Québec qui avait obtenu un mandat de perquisition, sont intervenus pour y retirer tous les animaux.

 

Vendredi après-midi, la juge a entrepris ses directives. Elle a expliqué aux jurés diverses notions de droit telles la présomption d’innocence et l’obligation de la Couronne de prouver la culpabilité de l’accusé, hors de tout doute raisonnable. Elle leur a rappelé qu’ils devaient en arriver à une décision unanime. Ce matin, la juge doit résumer la preuve et présenter la théorie de la poursuite et celle de la défense.

Couronne

Après la plaidoirie de la défense vendredi matin, le procureur de la Couronne avait prononcé la sienne. Pour Me Nicolas Rochon de la Couronne, une alternative s’offrait à l’accusée plutôt que de laisser dépérir ses chevaux au point que certains étaient squelettiques. La femme, dépassée par les événements, pouvait se départir d’une partie de ses bêtes, comme le lui avait conseillé son vétérinaire, le Dr Pierre Moussette qu’elle n’écoutait pas.

Dans sa plaidoirie, le procureur a rappelé aussi le témoignage des vétérinaires experts. La Dr Lombart a écrit dans son rapport que les animaux étaient «cruellement négligés» et sans l’intervention de la SPCA, leur espérance de vie aurait pu être courte». Sa collègue, la Dr Sarah Poitras-Wrigh a parlé de «négligence sévère dans les soins de santé et la nutrition».

Aux arguments de la défense qui a fait grand état de l’état émotif de l’accusée et du manque de conscience qu’elle pouvait avoir de la situation de son ranch, la Couronne a répliqué que la femme a fait état de sa vaste connaissance des chevaux. «Elle était parfaitement conscience qu’elle ne s’est pas occupée du ranch. Elle s’est déresponsabilisée», a insisté Me Rochon qui a demandé au jury de la trouver coupable.

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