Le secteur manufacturier mise sur les exportations

Par Charles Poulin
Le secteur manufacturier mise sur les exportations
Le Haut-Richelieu peut compter sur des investissements publics

Le Haut-Richelieu profitera, au cours des prochaines années, de la reprise des exportations et de plusieurs investissements de taille pour continuer de supporter un marché du travail en santé.

Le marché du travail à travers toute la Montérégie a très bien performé en 2014, créant au passage 16 100 emplois, selon l’étude régionale Survol et prévisions économiques pour la Montérégie publiée par le Mouvement Desjardins. Cette augmentation d’environ 20% contraste beaucoup avec la perte de 1100 postes pour la province en entier l’an dernier.

Cette vigueur économique sera d’autant aidée par la faiblesse du huard canadien (75,6 cents US au 2 avril) et une reprise de l’exportation vers les États-Unis qui soutiendront le marché de l’emploi en 2015 et 2016.

«Le secteur manufacturier profitera beaucoup de la situation en raison de la baisse du huard et de l’accélération économique américaine», souligne une des auteurs de l’étude, Chantal Routhier.

Un secteur qui sera toutefois affecté par des pertes d’emplois sera l’agriculture. Mme Routhier note la tendance lourde des dernières années dans ce domaine parce que la consolidation des fermes et la quête en gains de productivité dominent toujours l’agenda.

À l’inverse, l’industrie agrotouristique se porte bien et devrait procéder à la création de plusieurs emplois en raison du nombre accru de touristes.

Investissements

Mme Routhier indique qu’à l’instar du reste de la Montérégie, le Haut-Richelieu pourra profiter de chantiers importants pour soutenir son économie. Le Survol et prévisions économiques classe la somme de 460 M$ annoncée pour le prolongement de l’autoroute 35 (entre 2009 et 2017) comme le troisième plus gros projet en importance dans la Montérégie, après les 1,6 G$ d’Hydro-Québec à la centrale de Beauharnois et les 1,3 G$ d’Ericsson investis à Vaudreuil-Dorion pour la construction d’un centre mondial de technologies de l’information et de communications.

L’étude soulève également la réfection de l’Hôpital du Haut-Richelieu qui est en cours.

«Le parachèvement de l’autoroute 35 sera profitable, soutient Mme Routhier. Nous sommes très contents, il n’en reste plus beaucoup à faire avant qu’elle ne soit complétée. Elle permettra d’obtenir une connexion rapide avec les États-Unis, notamment avec le marché de Boston.»

L’économiste estime que les projets d’électrification des transports et du Corridor vert Québec-Vermont pourraient être des atouts pour la région, mais qu’ils demeurent encore trop hypothétiques pour l’instant.

Les investissements dans la MRC ne sont pas que de nature gouvernementale. L’auteure rappelle que le Haut-Richelieu est une région dynamique avec une communauté d’affaires présente. L’investissement privé apporte beaucoup d’énergie, ajoute-t-elle.

Primaire

Le Survol et prévisions économiques remarque que l’économie de la Montérégie a évolué au cours des dernières années. La région vivait auparavant au rythme du secteur manufacturier. Bien qu’il soit toujours présent, l’économie régionale est aujourd’hui dominée par le secteur tertiaire, et c’est l’industrie du service qui «constitue le véritable pilier de la croissance de l’emploi en Montérégie».

Le Haut-Richelieu, lui, continue de démontrer une prépondérance du secteur primaire sur son territoire, tout comme son voisin de Brome-Missisquoi. Les MRC des Jardins de Napierville et de Rouville sont quant à elles principalement composées d’entreprise du secteur secondaire, tandis que le Roussillon et la Vallée-du-Richelieu répondent plus au secteur tertiaire.

Main-d’oeuvre

Un des principaux enjeux du Haut-Richelieu et de la Montérégie au cours des prochaines années sera la pénurie de main-d’oeuvre appréhendée dans plusieurs secteurs d’activité. Emploi-Québec prévoit que 132 900 emplois seront à pourvoir en Montérégie d’ici 2017. De ce nombre, 75% seront des départs à la retraite qu’il faudra combler.

«L’attraction et la rétention de la main-d’oeuvre seront primordiales au cours des prochaines années, laisse entendre Chantal Routhier. Il faudra s’assurer de répondre à la croissance des entreprises, sans quoi elles seront obligées de refuser des contrats. Les efforts doivent être continus dans ce domaine. La région a fait des progrès au chapitre de la productivité, mais elle demeure moins rapide que la province.»

De gros changements vont survenir, soumet-elle. Il demeurera une bonne croissance démographique en Montérégie. Il faudra toutefois s’assurer de retenir les travailleurs, parce que la compétition sera grande avec les régions voisines, particulièrement avec Montréal.

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